jeudi 18 août 2011

Safari à Oakland, part 1.

Dans l'avion, j'ai donc rencontré la fille qui m'a sauvé la vie: j'explique.
J'avais réservé une chambre chez un américain nommé Robin (non, il ne vit pas dans la forêt avec Petit Jean, et non, il ne vit pas dans une grotte pleine de chauve-souris avec Batman) mais, l'avion ayant pris du retard, j'ai commencé à m'inquiéter parce que j'avais peur d'arriver à San Francisco la nuit et de devoir aller chez ledit Robin toute seule dans le noir avec mes 27 kgs de bagages et déjà 24 heures de voyage dans les pattes. Ayant exprimé ces pensées à ma voisine, nommée Bri (en entier Bri-ann), elle m'a dit qu'ayant été souvent accueillie par des gens là où elle avait voyageait, elle faisait de même avec les voyageurs qu'elle rencontrait, pour rendre en quelque sorte ce qu'on lui avait offert. Elle m'a donc proposé de venir chez elle, c'est-à-dire à Oakland (le pays des chênes, qui ressemble plutôt au pays des usines, mais j'y reviendrai), ville de relativement mauvaise réputation même si c'est pas vrai dans tous les quartiers située au sud de Berkeley.
J'ai donc décidé d'aller loger chez elle, puisque ça me permettait de ne pas me paumer en pleine Californie et d'avoir quelqu'un à qui parler pendant le trajet de l'aéroport jusqu'à mon logement.
Bri est jongleuse professionnelle, proche de la trentaine, blonde avec des couettes, originaire de San Bernardino, près de Los Angeles. Elle vit au sein d'une communauté de jongleurs et autres acrobates, représentants assez caractéristiques de la culture alternative de la Californie. Oui, ils fument pas que des cigarettes (d'ailleurs ils ne fument pas de cigarettes), mais ce n'est pas leur principale occupation (ou alors ils font semblant quand je suis dans le coin).
Cette communauté a investi un quartier industriel d'Oakland absolument désolé, parcouru de grandes routes, de maisons en ruines et de stations essence. Ce quartier a été réhabilité, et malgré sa mochitude assez frappante, tous ces artistes semblent très bien vivre. Et dès qu'on se balade dans le labyrinthe des lofts construits à la place des usines, on comprend pourquoi. L'extérieur ne paye pas de mine (voir photo 1) mais dès que l'on entre dans ces espaces très lumineux et aux plafonds très élevés, l'atmosphère devient tout de suite plus agréable. Tous les lofts sont reliés entre eux par un dédale invraisemblable de couloirs: à tous les coins ou presque on croise un panneau EXIT mais on espère ne jamais être coincé là par un incendie, parce qu'il est impossible de retrouver son chemin... Tous ces couloirs sont décorés des créations (photos, tableaux, sculptures et autres affiches) des habitants, qui ont pour dénominateur commun d'être très cools, accueillants, et d'avoir chacun une personnalité souvent originale et toujours affirmée. Les dreadlocks côtoient ainsi gaiment les crêtes punks, les ongles crochus (et légèrement effrayants) des gothiques métalleux ou encore Andrew, un coloc de Bri, qui portait un quilt noir et des bottes noires compensées, tenue tout à fait inattendue mais assez marrante, au final. Tout ça jongle, joue de la musique, ou pratique un art du cirque (de l'acrobatie à la clownerie) tout en écoutant du dubstep (sous-genre de l'électro originaire de Londres particulièrement appréciés des Homo Californius) et en parcourant le monde entier (sans rire, vraiment) pour aller à des festivals et des rencontres entre artistes.


Ci-dessus, l'entrée du loft (à droite), son étage (le rez-de-chaussée est une gigantesque salle d'entraînement pour jongler mais aussi pratiquer les tissus aériens, l'activité de Naomi, une autre coloc de Bri), et une photo qui résume assez bien le quartier...

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