lundi 25 juin 2012

La vie au grand air.

Info n°1: seul, le cheval angoisse et appelle ses copains très fort.

Info n°2: demain, j'emmène les vaches au marché.

Plus de détails dans un flash spécial RANCH bientôt, avec photo-reportage exclusif mondial en direct du Nord de la Californie.

Portez-vous bien, moi je me lève à six heures demain matin. (ceci n'est pas une blague.)

MEUH.

vendredi 22 juin 2012

Plus sérieusement...

En continuant mon futile furetage sur Internet, j'ai arrêté de rire en découvrant l'existence du groupe islamiste Ansar Dine: suspecté d'avoir des liens avec Al-Qaeda, ces extrémistes ont autorité sur une partie du Mali, terrritoire où ils comptent imposer leur version de la chariah, à savoir que les femmes seront voilées, les voleurs amputés des mains et les adultères lapidés. Ils auraient banni la musique malienne et occidentale (bon pour la deuxième c'est pas vraiment un mal, mais ces couillons vont réussir à effacer tout un pan de culture avec leur sectarisme), les bars, le football, et les jeux vidéos.
Ah oui, aussi, ils ont donné 100 coups de fouet à un couple qui avait eu un enfant hors mariage. La femme est toujours à l'hôpital, enceinte de trois mois.

Vu comment on s'occupe bien de la Syrie, je suppose que ces pauvres gens peuvent attendre longtemps avant que cette info ne fasse de quelconques vagues. Printemps des peuples, tu parles.

Je sais pas si il y une malédiction sur l'Afrique, mais déjà qu'ils se sont tapés des colonisateurs de tous bords, ils sont pas mal barrés maintenant avec la poignée d'illuminés qu'ils se récupèrent. Y a plus qu'à espérer qu'ils s'entretuent tous. D'ici là, y aura plus grand monde de toutes façons, puisque tous les Chrétiens ont déjà commencé à s'enfuir.

Sur ce, bonne journée. Chez moi, il pleut. 

De bien jolis minois à l'Assemblée...ET TA MERE???

L'éminente feuille de chou (pour ne pas dire de PQ) nommée Direct Matin a soulevé la polémique récemment (je vais pas dire la date parce qu'avec le décalage horaire, je doute de la validité de notre calendrier pour mesurer le temps) en publiant un article fort journalistique sur les "plus jolies femmes de l'Assemblée" (sic-k-).
Devant la (logique) levée de boucliers (et pour une fois, même pas besoin des vraies féministes pour relever la bourde), le sus-dit torchon a retitré plus sobrement (enfin, on fait ce qu'on peut, quand on possède le talent littéraire d'une huître persillée sortant du four) "les plus jolis minois de l'Assemblée". Et on se doute que dedans y a pas les hommes hein.



Alors je vais même pas faire l'effort de mettre le lien vers cet article, que j'ai pris la peine de lire, mais qui est d'un inintérêt profond, que dis-je, abyssal, que dis-je, gouffrier. (ce mot n'existe peut-être pas, mais ça fait penser à des gaufres, alors j'aime bien, voilà.)
Et le débat a été largement diffusé dans la presse et sur Internet, donc c'est pas comme si j'avais le scoop du siècle, mais je saisis chaque occasion pour rendre aux sexistes de tous bords la monnaie de leur pièce, et il se trouve que cet "article" offre la possibilité de faire de l'humour con, facile, et méchant. Alors je vais pas me priver, comme ça, de bon matin.

Je propose donc à DirectMatin, qui visiblement, ne sait pas trop de quoi parler en termes de ligne éditoriale (ben c'est vrai que la Syrie, on s'en tape le coquillard, quoi) quelques idées qui feront grand bruit par leur intelligence et leur finesse, puisque quand on commence avec un papier sur les jolis minois de l'Assemblée, pourquoi s'arrêter en si bon chemin.

* Les meilleures députées-ménagères
Le journaliste rencontrera au péril de sa vie les députées pour savoir si elles font du bon café le matin et si elles passent l'aspirateur correctement dans les bureaux de leurs collègues mâles. Un bonus sera accordé à celles qui pensent à faire la poussière sur les bureaux.

* La nouvelle star (de l'Assemblée).
Grâce à un micro-trottoir impromptu à la sortie du Parlement, on demandera aux députées de reprendre librement une chanson au choix d'Edith Piaf, afin de s'assurer de leur professionnalisme et de leur capacité à représenter correctement leurs concitoyens.
Un conseil, Mesdames: préparez la choré. 

* Concours de strip-tease ministériel
DirectMatin organisera une compétition de strip-tease composée de deux épreuves, pole dance et lap dance, auprès du Président de Hollandie et d'un jury composé de BHL et autres spécialistes de la discipline, compétition ouverte à toutes les ministres, afin de savoir qui est la meilleure séductrice (et donc qui sera envoyée chez Bachar al-Assad pour tenter de le convaincre d'arrêter le massacre). Kamel Ouali prépara les concurrentes en personnalisant leurs chorégraphies et en choisissant leurs musiques.
A noter que Marylise Lebranchu est exemptée, sa hanche lui fait mal.


***

Et aussi, je veux une photo de Hollande en string bonbon. Si, si, vous savez ce que c'est:


Voilà voilà, n'hésitez pas à faire part de vos propres suggestions à DirectMatin, ils apprécieront beaucoup!!!

mercredi 20 juin 2012

Lily on the ranch -2- Portrait de famille.

Alors, comme promis, voici les différentes personnalités qui font vivre la propriété. On va d'abord commencer par ceux qui ne sont pas là, c'est-à-dire qui sont en vacances à Hawaï, les petits chanceux:

La mère: Barbara. 
Diplômée de UC Davis, où elle a rencontré son mari, c'est elle qui a organisé mon séjour, via des échanges de mails. Je ne l'ai pas rencontrée, mais je sais qu'elle est très gentille et qu'elle adore cuisiner.

Les filles, Erin et Robin.
Soeurs jumelles, Erin a été ma coloc cette année, c'est elle qui m'a mise en contact avec ses parents. Les deux soeurs souffrent des même allergies que leur père, mais ça ne les empêche pas de cuisiner, et c'est tant mieux. Erin fait d'excellents gâteaux et m'a dit que Robin voulait écrire un livre de cuisine.
Elles ont 19 ans et sont à l'université, Erin à Berkeley (où elle fait de la linguistique et du russe) et Robin à Davis, comme ses parents.
Elles ont également un frère aîné, Drew, que je n'ai pas rencontré.


Sur le ranch, maintenant, voici ceux qui m'entourent:

Buzz, le chef.
Buzz (de son vrai nom Leonard, mais Buzz c'est vachement plus cool) est véto de formation, il a repris la propriété en se mariant à Barbara, qui possède la majeure partie du ranch avec sa soeur. A 58 ans, il n'est pas dans le meilleur état physique à cause d'une allergie au gluten diagnostiquée tard et qui l'a donc abîmé pendant longtemps, et aussi à cause du travail éreintant qu'il fait toute l'année, au gré des besoins du troupeau. Rien n'entame son enthousiasme, même pas ses problèmes de dos assez conséquents, qui ne s'arrange pas avec les longues chevauchées imposées par le métier.
Toujours souriant et très doux, il m'a accueillie comme un membre de la famille et fait des steaks au barbecue tous les soirs (quand ce n'est pas du poulet). Nous aimons tous les deux la viande saignante et Obama. Il m'a raconté que Bush l'avait définitivement guéri du parti républicain. Tu m'étonnes.
Le soir, en regardant le journal télé, nous nous réjouissons donc du dernier coup de poker du Président (sa déclaration sur les immigrants illégaux entrés sur le territoire en tant que mineurs), qui confusionne les clowns conservateurs depuis des jours. C'en est presque plus drôle qu'au temps de Sarah Palin.

Carol, la Mamma.
Carol est la "doyenne", du haut de ses 66 ans et de son mètre quatre-vingt, elle règne sur le jardin et le potager de Barbara sans partage, assistée du jeune Joe (si je me souviens bien du prénom, je n'ai pas eu l'occasion de lui parler). Buzz et elle sont comme deux doigts de la main, Buzz m'a même dit que quand elle n'était pas là (elle passe chaque hiver au Mexique), il s'ennuyait et tournait un peu en rond.
C'est sûr que travailler dehors sans avoir personne avec qui rigoler, c'est tout de suite moins drôle.
Carol chambre tout le monde gentiment et joue un rôle de décompresseur. Comme elle fait des blagues à tout bout de champ, on en oublie la pénibilité de la tâche et en sa présence, la fatigue retombe et l'atmosphère se détend sensiblement.
Carol vient de Rochester, NY (la ville où j'ai été deux semaines en 2008), mais elle est tombée amoureuse de la Californie et de son climat méditerranéen. Elle a été en France dans sa jeunesse, mais voyage moins depuis qu'elle a arrêté de prendre l'avion (elle a développé une phobie au fil des ans). Elle va régulièrement et longuement au Mexique, et elle est très intéressée par l'Amérique du Sud, notamment parce qu'elle a travaillé en relation avec certains de ces pays lorsqu'elle faisait partie d'Amnesty International, à Los Angeles, dans les années 80 - c'est-à-dire pendant que les Américains faisaient les cons au Salvador.
Elle a aussi travaillé en prison.
Maintenant elle jardine. Je suppose que c'est apaisant.

Sheryl, la femme qui murmurait à l'oreille des chevaux. 
Sans déconner, c'est Robert Redford en mieux, parce qu'elle, elle existe. Voisine de Buzz, elle ne possède pas autant de terres mais a des chevaux, qu'elle sait écouter. Elle monte avec une aisance impressionante, même dans les endroits les plus escarpés. Etre cow-boy consiste à encercler des vaches pour les amener à un point précis, ce qui implique de réagir très vite et de travailler en groupe: il faut parfois couper à travers champs, ou plutôt ici des zones boisées avec un sol humide très meuble qui glisse sous les sabots des chevaux et des bois morts éparpillés partout, sans parler des marécages occasionnels. On n'est pas sur les gentils terrains de compétition d'équitation à la française.
Ici, on monte en jeans et bottes, avec un Stetson pour se protéger du soleil (quand on chevauche six heures pour récupérer du bétail, ça aide). C'est éreintant pour tout le monde, chevaux compris, alors il faut savoir garder la tête froide et s'imposer en permanence à l'animal pour le pousser sans le briser.
Lundi, quand j'ai monté Zip, un cheval d'environ 20 ans, Sheryl n'a pas mis cinq minutes à comprendre pourquoi il renâclait à bouger. Non seulement je n'ai aucune autorité sur les choses plus grosses que moi, mais en plus ses sabots le gênaient et lui faisaient mal.
A 51 ans, Sheryl en paraît quarante. Souriante comme Buzz, elle porte une attention maternelle à tout le monde et m'appelle "sweetie". Ca me dérange pas plus que ça, si ce n'est que c'est le nom du chat de Ma Dalton dans Lucky Luke. Avec Carol, elle traumatise gentiment Buzz (surtout que sa femme n'est pas là, il croyait avoir la paix, QUE NENNI, les femmes veillent). La rigolade tempère la pression de ces derniers jours, car il y a beaucoup de travail: il faut que les vaches soient prêtes jeudi pour être vendues au marché. Carol et Sheryl communiquent beaucoup via messes basses pour s'assurer que Buzz ne pète pas un câble avec le stress et prennen correctement soin de ses chevaux.

April, la maréchale ferrante. 
Ce qui m'amène donc à April, qui a remplacé les fers des chevaux de Buzz hier.
Quand on m'a dit que "the horseshoer" venait, le neutre m'a trompée: je me suis dit, un maréchal ferrand, trop bien, un vieux de la vieille qui connaît l'histoire de la Californie depuis la colonisation et qui raconte des histoires hallucinantes sur l'ancien temps d'où personne était né.
La surprise fut grande quand j'ai débarqué à l'écurie, toute contente de pouvoir regarder quelqu'un ferrer un cheval.
Quand j'ai aperçu la tignasse rousse relevée en un chignon pour le moins ésotérique, j'ai été un peu longue à enregistrer l'information. Ah, encore un coup de cette bonne vieille société hétéro-genrée!

Bref, le maréchal était une maréchale nommée April (Avril) âgée de 30 ans! La jeune femme aussi rousse que Zora est d'un dynamisme assez impressionant. Avoisinnant le mètre 70, elle est de physionomie plutôt mince, mais à bien y regarder, il n'y a que du muscle. Et on les voit, les muscles en question. Surtout quand elle te soulève la patte arrière d'un cheval qui a la flemme de se bouger tout seul. Et voudrait-il reposer sa papatte qu'il ne pourrait pas, parce que quand elle a un sabot dans la main, elle le lâche pas, et c'est le cheval qui abandonne. Sans rire.
Je suis donc restée coite, en totale admiration devant April pendant qu'elle s'occupait de George, pas le mieux disposé des chevaux de Buzz. Buzz et elle discutaient de choses et d'autres pendant que je regardais ce qu'elle faisait avec attention. Pas molle du bulbe, April pontue une phrase sur deux de "Heck yeah" et d'expressions provinciales que je croyais inusitées depuis le 19e siècle. Ca fait un genre de clash historique déroutant de voir ce brin de femme employer un tel lexique. Dégoulinante de sueur (il est dix heures et il fait déjà chaud), elle non plus, ne se départit pas de son sourire (la déprime serait-elle un phénomène urbain??) et me lance que ça doit être dépaysant pour moi de voir la vie de western en vrai, que ça lui fait la même chose quand elle va à Berkeley. Tu m'étonnes. Comme elle dit, là-bas, c'est spécial. Je ne peux qu'agréer.

Ferrer un cheval prend au mieux une heure.
D'abord, on enlève le vieux fer, clouté dans le sabot. Ensuite, on coupe environ un à deux centimètres du sabot qui, comme un ongle, pousse régulièrement. Après avoir limé, nettoyé et gratté l'ensemble, on prend le nouveau fer et on le pose contre le sabot pour comparer les formes. Etape délicate: à froid, il faut marteler le fer à l'aide d'une enclume prévue à cet effet pour qu'il soit de la forme du sabot. Avec le bon coup d'oeil, il faut s'y reprendre à deux fois seulement.
Ferrer un cheval implique de travailler sous lui, plié en deux, un sabot tenu coincé entre les jambes. Je ne vous raconte pas le confort de cette position.
Ensuite, donc, on pose le fer sur le sabot à l'aide de clous, dont les pointes ressortent sur le devant du sabot - il faut donc les couper avec une pince. Enfin, quelques coups de marteau pour s'assurer que l'ensemble tient bien, et un coup de lime pour que le sabot ne dépasse par le fer.
Et on recommence pour les trois autres sabots. HAVE FUN.
Quelqu'un prenant soin de ses chevaux changera leurs fers toutes les 8 semaines environ.
Pendant qu'elle choisit les fers, j'interroge April sur sa vocation.
Elle me raconte qu'elle faisait beaucoup de cheval et avait toujours été intéressée par ce métier. Puis elle précise et je comprends mieux: elle faisait de la course d'endurance avec son cheval, où il faut parcourir jusqu'à trente km par jour. Sans un bon maréchal ferrand, ce n'est même pas la peine de concourir. Par chance, celui qu'elle employait était très bien, puis un jour il a dû arrêter de travailler.
April a donc décidé de faire une école pour apprendre à ferrer les chevaux elle-même.
Elle est extrêmement populaire dans le coin, et ferre principalement des chevaux de ranch.
Elle me dit qu'elle a commencé sa journée à 7 heures 30. Pensant que c'est pas comme si un maréchal ferrand avait tant de boulot que ça, je lâche un "ouais mais c'est pas tous les jours comme ça". Elle hésite, puis répond: "si, la plupart du temps, c'est comme ça".
Je suis recoite pendant une demi-heure.
Elle travaillera encore deux heures avant de se rendre à la propriété suivante.
Voyant son camion s'éloigner, Carol me dit: "c'est un sacré brin de fille, hein, à son âge! Je ne l'avais jamais rencontrée mais ça faisait longtemps que j'en entendais parler. Elle est forte, pour travailler comme ça, elle est dynamique!"
Je dis que oui, c'est sûr, il faut être forte et dynamique pour faire un boulot pareil tous les jours en plein caniard. C'est quelque chose, vu ce que ça demande physiquement. April travaille depuis 7 ans déjà. Je n'imagine pas l'état de son dos. Pourtant, pas une plainte ne lui a échappé ce matin-là, et je doute qu'elle se plaigne souvent. Ferrer les chevaux, c'est son truc, ça se voit, même les chevaux le savent et se tiennent tranquille quand ils sont entre ses mains.

Epilogue: les chiens adorent manger les éclats de sabots des chevaux qui tombent quand April les coupe et les lime, pour une raison qui m'échappe totalement. Bref, du coup, ils s'aventurent assez près d'April et des sabots, à l'affût du moindre bout à mâchouiller. Le cheval, nerveux, ne tient pas en place et s'impatiente à cause des cabots. Ni une, ni deux, April prend sa lime (environ un kilo, j'ai soupesé), et menace les chiens avec. Ils ne traînent pas longtemps dans la zone de frappe, et il n'y a pas besoin de second avertissement.

Bobby, le pale rider, en moins pâle. 
Je ne connais pas trop Bobby, il ne parle pas beaucoup et ne sourit pas beaucoup non plus. C'est l'autre ami de Buzz qui l'aide à regrouper le bétail. Je sais qu'il monte bien à cheval aussi, mais Sheryl et April m'ont dit qu'il ne s'occupait pas très bien du sien. Un cheval peut porter 20% de son poids, ce qui fait environ 100 kgs, un peu plus parfois. Sheryl est catastrophée au vu du poids de la selle de Bobby, qui n'est pas tout maigre non plus. Apparemment, les sabots de son cheval étaient en sale état quand April les a referrés.
Tout le monde l'apprécie, mais comme c'est un taiseux, il n'est pas facile à aborder. Alors que tout le monde prépare son sandwich le midi, il s'effondre dans "son" fauteuil. Je n'ai donc pas vraiment eu l'occasion de discuter avec lui.


Pouf pouf, c'est tout pour aujourd'hui, j'ai mal à la tête à force d'écrire et il faut que je fasse la vaisselle. Ce soir, Buzz rapporte des plats thaï et Carol doit passer.
J'espère pouvoir monter à cheval demain, mais avant il faudra que j'aille finir de désherber les plants de tomates - et c'est pas de la frappe chirurgicale, c'est de l'arrachage massif. D'ailleurs je vais peut-être faire ça maintenant.
Il va aussi falloir dire bonne nuit à tous les chats de la maison - on n'a pas fini.
Heureusement, il y a le Blueberry Cobbler qui nous attend.

L'aventure (culinaire) continue

Aujourd'hui, il n'y a personne sur le ranch.
J'ai donc décidé de cuisiner, parce que la maison est pleine de bouffe et de livres de cuisine.
Mon choix s'est donc arrêté sur un joli livre de recettes de gâteaux sans gluten, parce que tout le monde chez les Lindsay, sauf la mère, y est allergique (il y a plusieurs causes à cela, dont des maladies auto-immunes pas sympas du tout qui peuvent se déclencher assez tard dans la vie).
Pas de gluten, donc, et pas de produits laitiers non plus (pourquoi n'avoir qu'un problème de santé à la fois? C'est toujours plus fun quand y en a deux). Buzz (le chef de famille) est aussi allergique au saumon, mais Dieu merci, on fait peu de pâtisseries avec cet ingrédient.
Bref, j'avais déjà repéré un paquet de myrtilles qui dégénérait esseulé dans le frigo, et je me disais qu'une tarte ne me ferait pas de mal (ben quoi, c'est vrai).
Et, en feuilletant le bouquin sus-mentionné, je suis tombée sur une recette de "Blueberry Cobbler".

Alors petit point linguistique, un "cobbler" est un cordonnier. A ceux qui s'enquièrent donc du pourquoi du comment de l'étymologie de ce gâteau, je propose d'aller regarder dans un dico de cuisine. Du genre de ceux qui n'existent pas, parce que c'est bien connu, les mots qu'on veut sont JAMAIS dans les dico (sinon j'aurais des meilleures notes en thème).

Bon, ben on n'avance vachement avec ça.
Alors j'expikunpeu: le cobbler est constitué de deux parties, des fruits (d'été, ou rouges, en général) et une pâte à gâteau de base, nature.
Je vais être plus claire (et pour cela vais devoir recourir à quelques vils stéréotypes): imaginez un Américain qui veut faire une tarte aux fruits. Vous rigolez, et vous avez raison. Déjà, les tartes, ils connaissent pas ou peu, sauf quand c'est fourré au beurre de cacahuète/chocolat et recouvert de crème chantilly - yeurk au bout de deux bouchées. Et encore, je suis gentille.
Donc, lorsque l'Américain manipule le fruit en vue de l'ingérer, il peut décemment pas juste le nettoyer, le couper en pitits cubes et le disposer amoureusement sur une merveilleuse pâte sablée. Nan, il est obligé de noyer ledit fruit dans du sucre (je ne parle pas de caraméliser, ça c'est le niveau Michelin, pas MacDo). Ce que j'ai donc fait, puisque j'ai respecté la recette (moi j'obéis aux ordres, monsieur).
Dans une poêle, avec de la cannelle et un jus de citron (bah oui parce que la madame qui fait le livre est chef, donc c'est un minimum évolué).
Bien.
Ensuite, l'Américain se dit qu'il faut du gâteau. Il mélange donc de la farine, du beurre, du lait, fait une pâte un peu collante et la dispose à grands coups de cuillerées que vous aurez deviné peu subtiles sur la mixture fruitière préalablement disposée dans un plat à gratin (le moule à gâteau, c'est pareil, niveau Michelin, pas avant).
Ce que j'ai fait aussi. Le résultat est vaguement moche et irrégulier. On dira que ça fait rustique, puisque c'est la nouvelle mode "retour à la terre" en cuisine en ce moment (bon, à part pour ceux qui font mumuse avec des molécules de moules dans un tube à essai, mais ça c'est une autre histoire, et ça n'a certainement pas encore touché la ménagère Américaine).

Donc voilà, l'étape de faire fondre les myrtilles dans le sucre s'est bien passé. Le problème est plus dans la pâte, parce que sans gluten, pas de moelleux. Du coup, il faut le recréer en mélangeant environ 400 farines différentes ensemble. Pas chiants, les allergiques au gluten. J'ai donc utilisé: de l'amidon de maïs, de la farine de tapioca, de la gomme xanthane (j'avais pas de gomme guar, scuzé du peu), de la farine de maïs, de la levure et un autre truc qui ressemble à de la levure. En plus, j'ai ajouté un substitut de beurre et du lait de soja. Ca ressemblait, de vue, à une pâte à gâteau plutôt classique.
Alors j'ai goûté.
Ben cru, c'est dégueulasse.
Et franchement, j'ai pas méga-envie que ça sorte du four parce que je crains le résultat gustatif de la mixture. C'est dommage, parce que j'avais vraiment envie de croire que les trucs sans gluten et avec du faux beurre sont bons - mais c'est pas vrai.

Enfin, dans ma grande bonté, j'ai quand même fait un reportage photo de mon aventure, parce que c'était fun:

La cuisine, à l'américaine, immense et aux plans de travail bien trop hauts, évidemment.

Ledit livre de cuisine.

Mon goûteur. Nan c'est pas vrai. Toutes façons, ces chats, ils bouffent rien, ils aiment pas le steak, ils sont trop nazes.

La totalité des ingrédients. Qu'il me manque, mon bête paquet de farine.

La même photo, mais plus près.

La même photo, encore plus près. (c'est pour faire le suspense)

L'étape Bluberry. Miomchompchompslurp.

Dans le four, prêt à cuire.

Là, on voit la disposition rustique. En fait, j'aurai dû utiliser une petite cuillère, pas une grande.
Voilà, 25 minutes plus tard, c'est cuit. Comme j'ai mis trois heures à écrire ce post, je viens de goûter à mon chef d'oeuvre: bon, c'est meilleur que quand c'est cru, ce qui est toujours ça de gagné. Mais le goût du beurre manque dans cette pâte sans sucre qui serait bien meilleure sans levure et sans xanthane, qui donnent un goût chimique pas terrible. Autre problème: la texture. La plupart des farines employées sont extra-fines, genre difficile à différencier d'une cocaïne poudreuse à souhait (enfin d'après ce que j'en sais, c'est-à-dire pas grand chose. Hem, mais passons.) et du coup, ce qui reste dans la bouche c'est l'impression d'avoir la langue râpeuse, genre comme un chat. C'est peu agréable.
Ce ne serait pas tant un problème si il n'y avait pas d'amidon de maïs dans le mélange sucre-myrtilles, car l'impression aurait été restreinte à la pâte, et ç'aurait été facile à noyer dans un jus de myrtilles caramélisé et naturellement sirupeux.
Au lieu de ça, comme visiblement, les Américains ne savent pas faire revenir des fruits à la poêle, ils ajoutent cet amidon à deux balles dans l'espoir de l'épaissir. Bon, ben on a le même résultat en mettant RIEN et en augmentant le feu pour faire vraiment bouillir les myrtilles afin de réduire le jus. C'est pas sorcier et ça prend environ cinq minutes de plus. Si j'avais su, je n'aurais donc pas suivi la recette là-dessus, parce que même si j'avais utilisé de la farine, j'en aurais pas mis là-dedans.
Du coup, dommage, même le sirop de myrtille laisse la bouche râpeuse à la fin.

Question goût, à part l'acidité des levures, la pâte est pas mauvaise parce qu'elle fait penser à du pain et se marie très bien avec la richesse des myrtilles. Et c'est bien vu de ne pas sucrer la pâte, ça évite d'alourdir le dessert.
J'aurais ajouté de la vanille pour lui donner plus de relief.

Pas trop mal donc, je m'attendais à pire avec toutes ces farines, mais finalement c'est passable voire bon, sans être au niveau d'excellence d'un macaron Ladurée, par exemple au hasard hahahaha.

En attendant je connais des cow-boys et des jardiniers qui vont être contents demain midi.
D'ailleurs, il est temps de faire les portraits de ceux qui j'ai rencontrés ces derniers jours.

lundi 18 juin 2012

Yosemite en retard.

Les photos de Yosemite (le poulet est pas tout à fait cuit, confer la fin du précédent article). Sur les photos: moi, Jaime, Chris (blond avec les lunettes) et Ollie (blond sans lunettes). Attention, c'est très beau (pas nous, les trucs autour).
























Lily on the ranch -1-

Prenez l'Ardèche, ses montagnes, son fleuve, ses étés chauds et ses routes en lacets. Etirez le département sur la moitié de la France environ.
Vous voilà en Californie du Nord.
Beaucoup de gens croient qu'au-delà de San Francisco, ce n'est plus la Californie. C'est faux. Los Angeles est 800 km au sud, et il faut en compter presque autant pour atteindre la frontière nord de l'Etat.

Jaime et moi avons fait cinq heures de route pour atteindre le ranch où je séjourne actuellement (jusqu'à la fin du mois). Ca fait en gros 400 km de route avec trois 4x4 par heure dans les parages en moyenne. On a surtout vu des oiseaux, type aigle ou buse, trop loin pour être identifiables. On a aussi vu une grande rivière partiellement asséchée (la faute à l'homme, je suppose) et des espèces de commerces qui essayent de vous faire croire que telle colline est bizarre et que ça vaut le coup de s'arrêter pour venir acheter une poupée vaudou ou je ne sais quoi encore.
A un virage, il y avait une exposition sur Big Foot (le yéti).
Bref, on a bien rigolé.
Le Nord de la Californie est une région un peu recluse donc, avec beaucoup d'agriculteurs et de ranches dont les superficies doivent parfois atteindre celle de certains départements français (va récupérer tes vaches sur un territoire pareil, tiens).
La caractéristique de ces gens-là c'est qu'ils sont un petit peu conservateurs. On les appelle avec un brin de mépris et de méchanceté les "Red Necks", les cous rouges, parce qu'ils sont au soleil tout le temps à travailler la terre et s'occuper du bétail.
Heureusement, la famille dans laquelle je suis fait exception - ils sont de la génération 68, hippies devenus pragmatiques mais n'ayant pas perdu leur art de prendre les choses du bon côté.

Avant d'en parler plus en détail, un point sur le paysage (j'ai pas encore fait de photos): des montagnes à perte de vues, un ciel bleu et un sol recouvert de hautes herbes, jaunes en cette saison. Des grillons, sauterelles et tiques à n'en plus finir, et des arbres, formant quelques sous-bois près des endroits humides, il y a des mini-marécages sporadiquement.
Une terre bonne, puisqu'il pleut énormément d'octobre à mai, mais incultivable car bien trop escarpée. Avant, la plupart des propriétaires de ranches élevaient des moutons, car l'Etat donnait des subventions pour la laine. La politique étant ce qu'elle est, ces subventions ont pris fin dans les années 1970, et les moutons ont cessé d'être rentables, car ils sont des proies trop faciles pour les animaux sauvages qui peuplent le territoire, à savoir: rapaces de toutes plumes, sangliers sauvages cons et violents (comme tout sanglier), lions des montagnes (réintroduits quand ils ont mis fin aux subventions, malin, avec ça, les politiques), chats sauvages, coyotes... il y a aussi des chiens de prairie et des Bambi, mais ça ça fait pas mal aux moutons.
Du coup, tout le monde est passé aux vaches, pour produire soit de la viande, soit des produits laitiers. Cette année, le marché est exceptionnel, paraît-il, mais j'y reviendrai.

Il est temps de parler du ranch: à une quarantaine de km de Garberville, la bourgade la plus proche, le ranch des Lindsay est "petit" pour la région: 5300 acres. Les gros exploitants ont en général de 10 à 20000 acres. Genre, environ quinze mille fois le Luxembourg, par exemple. Mais on s'en fiche, parce qu'ils savent probablement pas où c'est.
Là-dedans paîssent environ 200 vaches, sans compter les veaux de cette année. Il y a 170 vaches qu'il faut vendre au marché de la semaine prochaine et une quarantaine de vaches "de remplacement", en général, les jeunes qui n'ont pas encore mis bas.
Il y a deux chevaux pour aider au regroupement du bétail, George et Zip, ainsi qu'une famille de chiens (des border collies croisés avec je sais plus quoi), comptant la mère (qui s'endort quand on la caresse un peu tellement elle est vieille), Hazel, la leadeuse qui se prend pour un alpha alors que c'est une femelle, Blue, et deux autres dont le nom m'échappe. Ils accompagnent les cow-boys dans les collines pour faire peur aux vaches et les ramener sur le bon chemin.
Le ranch compte également une vingtaine de plant de marijuana, puisqu'ils ont une licence pour la cultivation. La plante pousse en plein soleil, mais demande beaucoup d'eau (et non, je ne fournirai pas de manuel de jardinage plus précis que ça).
Dans et aux abords de l'immense maison se trouvent les 14 chats de la famille. Alors là j'ai pas tous les noms hein. Je connais juste Beatrice qui m'a accueillie quand je suis arrivée et Jennifer qui s'assure que j'ai jamais besoin de rien en étant non-stop collée à mes basques. Après je les surnomme: il y a Poussin, un angora jaune moche super bizarre, qui se jette au sol violemment pour demander des câlins, l'Attardé que j'ai délogé de sa chaise où il passe le plus clair de son temps à niquer la nappe en tentant de griffer des souris fantômes, le Vétéran, un albinos horrifique de 19 ans qui a eu un cancer de la peau des oreilles et du coup on les lui a coupé. Ben ça fait peur, un chat sans les oreilles.

Demain, si je ne suis pas morte, je vous ferai part de mes activités et je dresserai un portrait des personnes qui habitent et/ou travaillent sur le ranch.
Là je vais manger un poulet barbecue, j'ai super faim parce que j'ai fait du cheval cet après-midi, et même que j'ai pas tombé d'abord.

A SUIVRE.

mardi 5 juin 2012

interlude

L'Europe tombe en miettes?
Soit.
Mais rions un peu.

Lien.

Sinon, en ce moment même, Vénus est en train de passer devant le soleil. Mais on peut pas le voir sans lunettes à éclipse ou sans téléscope hyper-adapté.
Cool, hein?

jeudi 24 mai 2012

Rencontre du troisième type.

Demain,
je pars à Los Angeles pour un long week-end chez mon amoureux (gah^^).
Je vais donc rencontrer Belle-maman fan de Jacques Cousteau (eh oui), Beau-papa un peu catholique orthodoxe et Frérot, gay mais faut pas le dire à papa. ON VA RIRE.
Plus sérieusement, on va aussi visiter une tonne de musées, voir des graffitis faits par des artistes urbains mondialement connus et prendre des tas de photos puisque Frérot est photographe in-ze-making.
Il va faire très chaud et très beau parce que c'est la Californie du Sud, et on va manger de la cuisine salvadorienne (en gros, des trucs frits LOL). Voilà voilà, régime régime quoi (DIEU MERCI je continue de m'entraîner).
Et sinon j'ai acheté des baskets roses.
Na.
Bise.

mardi 22 mai 2012

réponse au petit rien.

suite de mon message envoyé au jeune électeur FN et blogueur.
Ca ne s'est pas fait attendre, et comme je le craignais, monsieur monte un peu sur ses grands chevaux.
Alors visiblement, ça ne sert à rien de discuter avec les gens racistes, parce qu'ils s'enferment dans leur pensée et ne veulent pas qu'on les sorte de leur coquille.

Je cite:
"Je n'ai aucune haine de l'immigré, j'ai de la colère pour ceux qui sont responsables de cette situation et qui l'aggravent, c'est tout. Je pense qu'il est inutile que l'on discute plus, déjà "racisme" et "sexisme" sont des mots pièges, mon univers n'est pas celui-là, nous voguons dans des systèmes de valeurs trop éloignés, je ne suis plus du tout dans cette matrice d'idées modernes. Lis Nietzsche si tu en as envie, et comprends-le si tu le peux. Bonne route."

S'il n'est pas dans cette matrice d'idées modernes, je ne vois pas où il est, à part dans le passé, même s'il se croit sûrement très très avancé par rapport à tout le monde, en témoigne la certaine arrogance exaltée par l'avant-dernière phrase. Système, valeurs, matrice, univers... esprit, es-tu là? Personnellement, je vogue sur la Terre, généralement dans des coins vulgairement dénommés Bretagne ou Lyon. Bon en ce moment, c'est vrai que ça change un peu, mais bon la plupart du temps je fais peu de cas des galaxies quand je parle de haine de l'Autre. Question de point de vue, je suppose.

Concernant la philosophie, s'il avait su qu'il parlait à une normalienne, il m'aurait servi un tout autre discours ( sur l'élite, comment je peux comprendre la vie, d'abord, tellement je suis privilégiée, blablabla*ennuiprofond*).
Il m'aurait alors été difficile de lui dire à quel point je n'ai jamais posé les doigts sur un ouvrage de Nietzsche, parce que je ne pige généralement pas grand chose à la philosophie. Mais je sais une chose, c'est que beaucoup de gens le lisent, et trop le lisent mal. Je sais aussi qu'avec l'humour qu'il avait, il peut pas être si pessimiste qu'il en a l'air. Et je sais aussi que les gens qui ne lisent qu'un seul livre sont à craindre.
Alors non, j'ai pas lu Nietzsche, et très franchement, il n'est pas sur ma liste de lecture, mais par contre j'ai papillonné autour de Platon, Epicure, Rousseau, Hobbes, Kant, Heidegger, Sartre, Beauvoir, Hegel, Wittgenstein, Alain, Foucault, Adorno, Barthes, Derrida et bien d'autres. J'en ai détesté certains, mais j'en ai aimé beaucoup (alors par contre, hein, Descartes peut aller se faire voir, celui-là non, je refuse) même si parfois c'était parce qu'ils m'aidaient à faire ma sieste (je me souviens encore de "Qu'est-ce que les Lumières?" de Kant - la meilleure sieste de ma vie).

Bref, tout ça pour dire, je ne vois vraiment pas ce que Nietzsche vient faire là-dedans, et je doute fort qu'il soit plus qu'un prétexte, un vague argument d'autorité pour justifier cette nouvelle rébellion qu'est le vote FN.
Non coco, désolée, je vais pas lire Nietzsche pour te faire plaisir, parce que j'en tirerais des conclusions certainement différentes des tiennes et que même après tout cela tu trouverais encore le moyen de me dire combien tu détestes les gens. Quant à préciser que tu hais ceux qui rendent la situation plus grave, hypothèse 1 - tu n'es qu'un banal hypocrite ; hypothèse 2 - tu n'es pas celui qui étale sa haine du basané qui n'a rien fait d'autre que de vivre au coin de la rue sur des pages et des pages de blog.


Conclusion: je ne perds pas espoir de sauver des gens comme toi, mais tu m'as rappelé combien le sophisme était épuisant. Ce qui m'incite à renouveler mon admiration pour des journalistes tel-le-s que Caroline Fourest, ou Audrey Pulvar. Et des comiques comme Sophia Aram ou Stéphane Guillon. La lutte continue.

lundi 21 mai 2012

petit rien.

 Lecteurs, voici un message que je viens d'envoyer à un blogueur dont un des posts a été mis sur Rue89 ici. C'est compliqué, le racisme. Mais plutôt que de tous les traiter de connards comme d'habitude, pourquoi pas tendre la main? Essayer au moins. J'ai donc trouvé l'adresse email de cet jeune homme pour lui répondre. Affaire à suivre, j'espère que la réaction sera à la hauteur de mes espérances.
Note: pourquoi me donner cette peine? Peut-être parce que ça vaut le coup. Parce que c'est bête de ne rien faire et parce que ça fait trop longtemps que je ne fais rien. Peut-être aussi parce que j'aime quelqu'un qui n'a pas la même couleur que moi et que je n'ai pas envie qu'on me le reproche, où que j'aille dans le monde. Ou parce qu'aujourd'hui j'ai fait des dates fourrées à la pâte d'amande et que ça m'a rappelé des souvenirs de Noëls en famille, et que je suis bien contente de connaître ça et pas que des fichus Paris-Brest, sans vouloir insulter la gastronomie française. Mais surtout parce que je n'ai pas toutes les réponses et que cette ignorance me tue. Je veux savoir pourquoi les gens ne s'aiment pas. Voilà.

A part ça, je travaille, ça brouillarde dans le ciel et demain je vais faire une procuration pour voter aux législatives parce que l'extrême droite ne PASSERA PAS. Nan mais.



Salut Hordalf,
Je viens de lire la lettre qui a été publiée sur Rue89 et je suis rapidement passée sur ton blog. Plutôt que de me défouler bêtement avec des trucs méchants et gratuits comme ont dû le faire bon nombre de personnes sur Rue89, tant qu'à faire, je préfère prendre 5 minutes pour tenter d'élaborer une pensée que j'espère constructive.
Tu l'auras deviné, je n'apprécie pas beaucoup tes écrits, parce que je n'ai que peu d'affection pour le racisme - sans parler du sexisme implicite de certains de tes textes. J'avoue que je me sens désolée à la lecture de tes mésaventures, mais selon moi cela n'est pas un argument. Facile à dire, quand on est pas victime. Enfin, en tant que femme, j'en connais d'autres, même si je ne suis pas des plus à plaindre. Je ne crois pas que notre expérience de la violence devrait nous rendre aigri-e-s et dur-e-s envers les autres, car il est inutile de faire à ceux qui ressemblent à ton agresseur ce qu'il t'a fait subir. Il me semble que la vraie revanche eût été de tendre les bras vers l'Autre (cet éternel Autre) pour continuer à la comprendre. Pas facile à faire, j'en conviens, et j'en ai moi-même éprouvé la difficulté. Mais accepter la différence avec sérénité n'a jamais été le chemin le plus aisé. Je pense sincèrement que c'est le plus noble.
C'est pour cela que je fais l'effort de t'écrire, dans l'espoir très naïf d'engager une réflexion sur ce que tu écris. Qui ne tente rien n'a rien. Pourquoi tant de haine aveuglément dirigée vers ces gens? Une immigration massive déraisonnable, "diabolique"? Ni Dieu ni diable n'ont quoi que ce soit à faire là-dedans, je te crois suffisamment intelligent pour le savoir. Quand à comprendre le fonctionnement de l'immigration, c'est un peu plus compliqué qu'une histoire de chiffres, si mes cours d'histoire étaient exacts - et même si je n'ai jamais eu de 20/20 dans cette matière. Il semble qu'au-delà de questions interprétatives tu veuilles voir le monde à la couleur de ta colère. Compréhensible, mais pas justifiable.
Juste pour remarque, il n'y a pas que des Arabes qui violent les femmes. Et ça ne se passe pas qu'en banlieue. Ne me demande pas pourquoi, mais je le sais, et beaucoup trop de femmes le savent beaucoup mieux que moi aussi. C'est trop facile de mettre le crime sur le dos d'anonymes quand tant de vrais coupables sont protégés par leur statut social (sans même parler de leur couleur de peau).
Je n'ai qu'une question, qu'on t'aura peut-être déjà posée: pourquoi tant de haine? Il me semble que la réponse ne se trouve pas dans ce que tu as pu vivre, car beaucoup vivent pire et réagissent autrement (et inversement, pas besoin de vivre ça pour être raciste/voter FN).
Tous les jours je cherche la sérénité. C'est la chose la plus infiniment compliquée à trouver. Mais c'est tellement moins épuisant que de haïr tout ce qui nous entoure. La colère, c'est de l'énergie gaspillée. Bien peu de choses valent que l'on haïsse vraiment, à l'échelle d'une vie. Je crois.

Dans l'espoir (fou, peut-être, encore une fois) que cela change quelque chose,
une lectrice qui te salue bien.

vendredi 18 mai 2012

Rions un peu.

C'est pas parce que c'est la gauche qu'on n'a pas le droit de rigoler hein.

.

Hommage dansant

Donna Summer est morte. 
Mais sa musique résonne encore sur les dancefloors du monde entier, et c'est pas demain que ça s'arrêtera. 
Compil.







mercredi 16 mai 2012

Petite merveille dépressive.

Préparez le Martini pour mon retour en France.

Brève matinale.

C'est le matin. Je viens de déjeuner, je m'installe à mon bureau pour relire deux rapports à envoyer, j'allume donc mon ordi et je vérifie mon courrier. Boîte mail dans laquelle se trouve invariablement la newsletter de Rue89 (oui, pas le meilleur journal au monde, mais assez intéressant pour la rubrique sport et rue69, animée par Renée Greusard, une journaliste sérieuse dont j'apprécie plutôt le travail sur le genre, l'homosexualité et le féminisme, entre autres).
Et je lis le titre: "Avec Bérénice Béjo, le sexisme monte les marches (de Cannes, ndlr)." Prière de cliquer et de lire, ce n'est qu'une simple brève relatant les propos lumineux (c'est ironique) tenus par Bérénice Béjo sur les femmes après que le collectif La Barbe a critiqué leur absence dans la sélection officielle (ce dont on peut en effet tout du moins s'étonner, malgré l'hypermasculinisation du milieu, encore aujourd'hui).
Bref, Béjo fait une sortie digne de l'époque relatée dans The Artist.
Dieu merci, c'était un film muet, parce que là franchement, j'ai vraiment pas envie de l'entendre ouvrir sa grande bouche encore une fois.
Comme quoi, le sexisme attaque dès le matin, sous n'importe quelle forme, à n'importe quel endroit. Moi qui me réjouissais d'entendre parler de Cannes et de cinéma pendant quelques jours - d'autant que deux de mes amis s'y trouvent cette année - voilà que cette pouffe* me casse mon rêve.

*version édulcorée de ce que j'ai dit tout haut en lisant l'article.

Alors un petit mot à l'intéressée:

C'est bien Bérénice, continue à penser que maîtresse de cérémonie, ça fait conte de fée, va te noyer dans ton océan sirupeux de rêves à la guimauve sournoisement paternalistes, amuse-toi bien avec tes petites robes bouffantes et les deux milles coiffeurs qui vont être à tes pieds pendant quinze jours, moi ce soir, je penserai bien à toi en regardant Alien ou Massacre à la Tronçonneuse. (j'hésite encore, mais vu l'humeur dans laquelle je suis, mon choix va peut-être même se porter sur Cannibal Holocaust, qui sait...)

Amicalement, une cinéphage féministe fan de Jean Dujardin qui n'ira décidément pas voir The Artist.

mardi 15 mai 2012

Les temps changent... ?

Les premières paroles du Président se tournent vers l'enseignement, la jeunesse, et la recherche. 
Beaucoup d'oreilles lest ont entendues, autant d'yeux regarderont ce qui est fait. 
Attention, l'espoir a deux tranchants. Faudrait voir à pas choisir le mauvais...

jeudi 10 mai 2012

Des hommes et des neuneus.

J'apprends ce matin dans mon élan quotidien pour m'informer sur la France et sa périlleuse bien que nouvellement intéressante destinée qu'un ignoble personnage nommé Pierre Salviac vient de se faire virer de RTL pour un message posté sur le site Twitter.
Message que je ne reproduirai pas tant sa connerie est crasse, il n'est pas question que ce genre de propos salisse mon blog.
Evidemment, les bien-pensants qui commentent les articles commentant ce fait-divers hurlent à la censure à l'encontre d'un "mauvais goût".
Précision pour ceux qui n'auraient pas encore compris que la moitié du monde a un vagin*: insulter les femmes n'est pas du mauvais goût, ou alors, le racisme et l'homophobie aussi. Au mieux c'est de la pure connerie, au pire c'est un délit, voire un crime.
Et évidemment, les journalistes tournent ça en un débat du style "le Président n'a rien dit mais RTL veut se faire bien voir alors elle anticipe ce que Hollande aurait pu faire".

Et le sexisme, tout le monde s'en tape?

Déjà, il me semble que, si Hollande n'a rien dit ni fait, ça va être dur de lui mettre le licenciement de cet abruti sur le dos, ce qui rend donc la comparaison à Sarkozy pour le moins difficile.
En plus, et juste en guise de remarque parce que je voudrais vraiment froisser personne, mais personnellement, je me REJOUIS qu'un immonde être de la sorte ne fasse plus partie d'une radio écoutée par des milliers de personnes. Un de moins! Merci RTL! Parce qu'il ne faut pas se voiler la face, il y en a bien d'autres, dont beaucoup n'ont jamais été inquiétés de leur sort car nous vivons toujours sous le règne d'un machisme d'autant plus insidieux qu'il sait se rendre aimable et politiquement correct aux yeux de la majorité. 

Pour être fière de mon pays, j'aurai aimé le voir se réjouir unanimement  et crier "bon débarras" à cet homme plus bas que terre. Les mots blessent plus vivement que des flèches, et ne s'effacent pas aussi vite que l'on croit dans la mémoire de leurs victimes.
Salviac m'a blessée et mise en colère pour (au moins) la matinée. (et en plus il me coûte une heure de boulot!) Je n'imagine même pas la rage de celles qui sont plus directement visées par son message et les féministes plus engagées que moi qui luttent tous les jours pour que ces affronts publics cessent.

Cet évènement m'attriste doublement: d'abord, il oriente les médias loin des sujets qu'ils devraient traiter et les incite à produire des articles faciles, superficiels, qui ne vont même pas au cœur du problème. D'autre part, il est consternant de voir que personne ou presque ne voit la véritable question, qui est celle du comportement sexiste plus que critiquable de ces hommes puissants qui possèdent une audience large et une influence considérable, et que tout le monde préfère tourner cela en petite polémique sur les jeux de pouvoirs - et d'ici, je trouve que beaucoup se font des films là-dessus.

Il semble qu'encore une fois, on parlera peu des femmes et des violences (symbolique ou pas) qui leur sont faites. 
C'est regrettable. 
Je trouve que c'est d'autant plus regrettable car, là où je suis, j'ai le sentiment que toutes les féministes seraient montées au créneau pour virer ce type et qu'on les aurait écoutées et entendues.
En France, ce type de militantisme rencontre un mépris hallucinant qui décourage franchement de poursuivre dans cette voie. A croire qu'on n'a pas raison de se battre parce qu'on n'a pas envie d'être traitées comme des sous-hommes. (ah oui, c'est vrai, il y a des petits enfants qui meurent en Afrique. bah voyons.)

La journée de la femme est à peine passée que tout le monde nous oublie déjà. Alors que je devrais fêter une victoire contre le sexisme, j'ai un goût amer dans la bouche et comme un sentiment de solitude.

***

En face de moi, dans la rue, une femme sort de la boulangerie et donne un gâteau à son blondinet de fils, installé dans sa poussette. Il s'empare de la pâtisserie et commence à déguster. 
Cette mère aime et nourrit son enfant. Le protège tant qu'il ne peut le faire lui-même, parce que c'est ce que les humains font entre eux. Parce que c'est la vie.
Dans 20 ans, il est fort possible que ce même enfant se comporte comme un salaud de première classe à l'encontre d'une, voire de plusieurs femmes. 
Vous voyez ce qui cloche?



* je fais de l'humour en utilisant cette expression, toutefois je suis bien consciente que toutes les femmes n'ont pas de vagin - l'expression la plus adéquate serait quelque chose comme "celles qui se définissent comme femmes", la flemme de mieux traduire l'expression "self-defined women".

mercredi 9 mai 2012

Partir un jouuuuur sans retouuuuur...

J'ai trouvé un vol pour Paris DIRECT à 424 euros. 

Soit environ 200 euros de moins que tous les autres vols PAS DIRECTS sur la même période. 

Soit 1489 euros de moins que les vols PAS DIRECTS Air France à la même date. 

Je me marre. 
Comme une baleine.

lundi 7 mai 2012

Anecdote.

Les Français vus par les Américains (épisode 230 496d)

Mon copain (américain) travaille avec un de ses copains (américain aussi) dans un café. 
Je lui dis que je vais le rejoindre. 
Il dit à son copain "ma copine nous rejoint bientôt."
Sachant que je suis française, le copain en question demande avec un certain sens de l'à-propos: "elle vient avec sa Peugeot?"

Ayé.

Vu d'ici, ça ressemblait à la finale de Roland Garros, mais bon, toujours est-il que c'est officiel, nous avons un nouveau Président.
Beaucoup disent que cette gauche-là comporte d'étranges ressemblances avec la droite. Je suis plutôt d'accord mais je préfère laisser l'avenir en décider.
De tout cela ressort quand même un étrange soulagement.
J'ai quitté ce pays avec joie tant le climat y était détestable. Il me semble que l'ambiance pourrait changer, que les gens pourraient recommencer à se faire un peu confiance, à présent. Ce ne serait pas grand chose, et il faudrait que bien d'autres évolutions suivent, mais ce serait un bon début, d'arrêter d'avoir peur de son ombre.
On verra.
En tous cas, il y a du pain sur la planche et beaucoup vont regarder ça de très près. C'est loin d'être évident, surtout depuis que le fantôme de l'extrême droite rôde et n'hésitera pas à se matérialiser à la moindre occasion.
M. Hollande, tu es sur le fil du rasoir. Ce n'est pas très confortable, mais c'est un noble défi. Je te souhaite bonne chance...

mardi 1 mai 2012

SCOOP

Et aussi, mon prof de cinéma du semestre dernier aurait couché avec Foucault, du temps où celui-ci était passé faire un tour dans la Bay Area et Berkeley...
(soupir)

Les cloches du traîneau.

Ecoutez SLEIGH BELLS de toute urgence, bande de mouettes.



samedi 28 avril 2012

Avis de Recherche Nantes


En espérant que ça puisse aider. Tout mon soutien à sa famille et ses amis. Les français, merci de faire passer l'info, surtout les Bretons!!

vendredi 27 avril 2012

Pousser mémé dans les orties.

Lu sur un site de musique américain: Serge Gainsbourg fait des chansons avec des influences R'n' B. 

BAH TIENS, BIEN SÛR, 

sans les amerloques, que serait la chanson française...
N'en jetez plus s'il-vous-plaît, c'est bon, j'ai compris, je rentre à la maison.

lundi 23 avril 2012

Le silence et l'odeur...

Je lis des articles sur le score du FN depuis les élections, ce que je trouve très intéressant parce que j'aime bien lire des trucs sur l'extrême droite de manière générale (garde tes amis près de toi, et tes ennemis plus près encore...).
Bref, je butine de site web en site web, dont le bondyblog, un site très bien avec des articles pas cons faits par des jeunes, parce que ça change un peu des journaleux (même que y en a un qui s'appelle Mohammed, dit. Sérieusement, vous avez déjà lu un article de presse par un Français dénommé Mohammed? Parce que moi non, pas avant ces dix dernières minutes. C'est intéressant, ça, non?).
Je m'égare.
Je me renseigne donc sur les analyses du score de Mme Le Pen.
Et ça craint, vraiment, de se dire que 20% des votants non-abstentionnistes sont des fachos qui s'ignorent. (les vrais fachos, eux, je suis pas sûre qu'ils votent)
Ce qui me dégoûte encore plus, c'est les réactions des gens:
lu sur Rue89, cette jeune militante Front de Gauche qui dit qu'elle ne connaît pas ceux qui ne votent pas ou qui votent FN, mais qu'elle est à Paris alors "on ne sais pas tout". Ben oui cocotte, effectivement tu ne sais pas tout si tu crois benoîtement que les Français ne sont pas à bout, et que tous ne réagissent pas comme toi à la situation.
Ce score est-il si surprenant?
Mélenchon et la vraie gauche, celle à gauche du PS, viennent de loin, de très très loin, il fallait quand même pas croire qu'ils allaient remporter la lune face à une candidate ultra-médiatisée, une femme charismatique, séduisante, à la rhétorique sophiste implacable, et qui n'est pas novice dans l'art d'être populiste et démagogue. Forcément, avec une situation économique pareille et le bilan que laisse mon employeur (vous rigolez, moi pas...) le réflexe est sécuritaire, pas communiste. Si tant est que le communisme parle encore aux Français, parce que moi, j'ai pas l'impression, au vu du retournement d'orientation politique fascinant opéré par les ouvriers ces dernières années. Un communisme sans les ouvriers, c'est quoi? Un mouvement sans sa base.
Alors que le Front National brasse large, se maquille, se déguise, et récupère les brebis égarées bien mieux qu'une idéologie qui, pardonnez-moi, sent encore un peu la naphtaline, même si force est de constater que le ménage de printemps est réussi grâce à Mélenchon, qui a fait plus que passer un coup de Swiffer dans le système.
Mais bon, il n'empêche que, quand on regarde les choses froidement en termes d'efficacité politique, le FN est meilleur, il a su polir son image et la rendre plus attirante que le FDG. Et c'est important car tous les votants ne se basent pas pour les programmes pour voter - et ben nan, faut pas prendre les gens pour des cons, mais ça sert à rien de les prendre pour des intellectuels non plus, qu'on se le dise. L'espoir dans l'humanité a ses limites.

Deuxième vision glaçante, aperçue sur le Bondyblog, après un article ignoble (enfin, très bien, mais ça donne envie de hurler quand même) sur "ces Asiatiques qui vont voter FN" - publié avant l'élection. Non seulement ça fait froid dans le dos, ces Français venus d'Orient qui, conscients du paradoxe mais pas si perturbés que ça, affirment qu'ils voteront Le Pen. Argument numéro 1: y en a marre des agressions par les Noirs et les Arabes.
Palme du stéréotype au jeune primo-votant qui sort sans ciller: "je ne suis pas raciste, mais il y a trop de violence à cause des renois et des rebeus..."
AHLALA, ce bon vieux "Je ne suis pas raciste mais". Tout est dans le "mais", vous l'aurez remarqué. Alors ça c'est à pleurer.
Encore plus à pleurer, les commentaires que je vois venir de loin: ouais, les immigrés y a pas de souci, mais voilà, ces Asiatiques ils comprennent pas la démocratie, toutes façons ils sont bizarres, ils ont pas de vie sociale et ils travaillent tout le temps, tu m'étonnes qu'ils veuillent des fachos au pouvoir.
Les vertes et les pas mûres sur les Asiatiques, ça me gave autant que leurs commentaires pas éclairés sur les ressortissants africains.
Il serait temps de se rendre compte que la Chine, c'est l'Afrique d'hier, le nouvel Autre qu'il faut craindre et maintenir à distance avant de comprendre. Surtout pas tendre la main. (ça pourrait déteindre, n'est-ce pas...)
Le réflexe raciste chez l'immigré, on trouve toujours ça pire que chez un blanc dont les ancêtres vivaient il y a 500 ans, dans le même périmètre de 50 km2. Mais pourquoi ce serait pire? Ils sont humains aussi. Je répète donc ma conclusion sus-dite: faut pas prendre les gens pour des cons, mais faut pas les prendre pour des intellectuels non plus. L'espoir en l'humanité a ses limites.
Ce serait trop beau si tous les enfants de racistes tiraient les leçons de leur expérience familiale pour aller faire du bénévolat au Mozambique.
Bon, et bien, de même ce serait trop beau si tous les immigrés de 1e, 2e, 3e ou x générations tiraient les leçons de leur passé et décidaient de devenir des modèles d'acceptation de l'Autre. Et pourquoi qu'ils se convertiraient pas tous au catholicisme, tant qu'on y est? Même si on dirait pas, je pense que ces deux options sont toutes aussi improbables l'une que l'autre. Oui oui.

Moi je vois ça de loin.
Et plus je suis loin (dans le temps), plus je me dis que beaucoup de Français, dont pas mal passent leur temps à dénigrer les Etats-Unis pour un oui ou pour un non, gagneraient beaucoup à faire un séjour en Californie par exemple.
Je ne dis pas que le racisme n'existe pas, mais il prend une configuration très différente ici. Pour commencer, tous les enfants grandissent avec des enfants multicolores à leurs côtés. Je me souviens encore du phénomène quand des jumelles noires sont arrivées à mon collège quand j'étais en troisième. Quand je raconte ça ici, je passe pour la meuf qui vient du fin fond de l'Arkansas. La rescapée quoi.
Alors forcément, il y a des concepts qui n'existent pas. Par exemple, on ne peut pas traduire le mot "communautarisme"*. Ici, on ne sait pas ce que c'est, ou plutôt, on ne le pense pas en ces termes, et c'est très important.
Voilà une des leçons qu'on apprend à regarder le monde d'ailleurs, et il serait temps que plus de gens sortent de leur boîte, des militants FDG aux Français d'origine asiatique...


*Note: personnellement je trouve que le mot de communautarisme 1 ne veut rien dire du tout et 2 a été inventé par des idéologues racistes qui voulaient faire peur à tout le monde en décrivant un soi-disant phénomène sociologique. La pseudo-loi selon laquelle les gens se rassemblent parce qu'ils ont la même gueule et viennent du même coin c'est une immonde connerie. Ici, j'ai UN ami français, et c'est loin d'être le plus proche. Quand je rencontre des gens qui me disent "t'es Française aussi?" j'ai vraiment envie de leur dire "ouais, et alors, en quoi ça nous rapproche?". Ce qui veut dire quelque chose en revanche, c'est un intérêt commun pour une culture. Mais tous les Français ne sont pas passionnés de culture. D'où l'intérêt limité de certaines conversations avec mes compatriotes...

dimanche 22 avril 2012

Et voilà.

Hollande en tête, Sarkozy deuxième avec un score un peu naze, Le Pen aux anges avec 20%. 
On peut toujours s'amuser avec ça.

Exemple: L'araignée domestique du facteur aurait exactement les mêmes idées politiques que Pamela Anderson et même Oui-Oui. 
HaHaHa.

samedi 21 avril 2012

Ah ben elle a mis le temps!

Je viens de comprendre que j'allais revenir en France. 

C'est le drame. 

Voilà.

vendredi 20 avril 2012

Vous avez dit normal?

Un albinos aveugle qui rappe?
Et bien en plus?
Bah ouais. Je vous présente Brother Ali, et sa chanson les Boas-Unis. (ma traduction, OK, mais ça sonne tellement bien, je pouvais pas m'empêcher...)

mercredi 18 avril 2012

Réflexion du jour.

Presse française, bonjour.

Dans l'article suivant, la rubrique Sport de Rue89 nous explique qu'un médecin a découvert chez de jeunes hommes rugbymen amateurs une forme de cancer atypique, qu'il a relié à celle diagnostiquée chez deux autres hommes également rugbymen amateurs, sauf que ces derniers sont décédés des suites de leur maladie.
S'en suit un article sur le dopage chez les jeunes, qui prennent des produits illégaux en les commandant sur internet pour supporter la dureté des entraînements. D'où des cancers et autres effets secondaires sympas qui pointent le bout de leur nez chez des sportifs qui ont à peine passé la vingtaine. Sérieusement, on croit rêver (et c'est un cauchemar, bien sûr).
Je trouve quand même qu'il y a un cancer dont on ne parle pas beaucoup et qui touche pourtant la plus grosse majorité de la population, et ce depuis des millénaires: la connerie. Si on trouvait un moyen de l'éradiquer, celui-là, on n'en serait pas à se lamenter devant ce genre de récits accablants.
Accablants pour les dopés, mais évidemment pour leurs entraîneurs et pseudo-médecins (nan mais quand même, les mecs qui ont signé le serment d'Hipocra/i/te apprennent aux jeunes à se faire des piqûres, JE RIS) et le sport en général.
Comment, elle traite ces jeunes de cons, mais enfin ils sont prisonniers du système de compétition, de la pression du groupe... réveillez-moi quand vous aurez fini de les excuser ces pauvres chéris, pardon mais je ne crois pas à ce dédouanement facile sous-tendu par un déterminisme un peu simpliste qui, par ailleurs, confine à l'insulte en ignorant le fait qu'il y a aussi des jeunes qui refusent le dopage. Et je refuse de croire que ceux-là soient des entités supérieurement intelligentes au reste de la population.
On pourra blâmer le rugby, c'est vrai que ces brutes épaisses sont pas entraînées pour penser mais pour avoir les cheveux longs et des grosses cuisses.
Et bien là encore je dis NON! Déjà les stéréotypes, ça pue, et en plus, j'aime bien le rugby. Mais surtout, contre-exemple: une bonne amie de prépa avait été dans une autre vie championne de France junior de 500 mètres haies (le truc qui tue) et m'avait parlé plusieurs fois de ses co-compétitrices qui se dopaient à la Ventholine, entre autres, prétendant qu'elles avaient de l'asthme. Le début d'un dopage qui passe au niveau supérieur quand les compétitions deviennent importantes, etc. On connaît l'engrenage.
Remarque au passage: je ne sais pas quel médecin peut se réclamer de cette profession s'il donne le droit à un asthmatique de faire une des courses les plus longues et épuisantes qui soit en matière d'athlétisme, mais passons sur ce détail.
Donc, le dopage, chez les jeunes, oui, ça existe, et c'est bien malheureux. Les premiers responsables, ce sont eux, bien sûr, ceux qui sont suffisamment inconscients pour se mettre des trucs dans le corps dont ils ne connaissent même pas les composantes et les effets réels. Plus largement, on peut blâmer ceux qui sont censés les encadrer et les soigner, trop aveuglés par les résultats et le fric qui en découle pour ne pas taper sur les doigts de leurs jeunes chiens fous.
Globalement, c'est déplorable parce qu'on constate que le sport est perverti par cette obsession de réussite capitaliste, il faut bien le dire - et pas besoin d'être marxiste pour voir la vérité en face. C'est bien dommage que des jeunes se tuent à plus ou moins petit feu juste pour une histoire de performance, mais ne soyons pas naïfs, ça fait longtemps que cela existe.

Et c'est pourquoi je comprends les gens qui sont complètement anti-sport, qui trouvent que c'est le nouvel opium du peuple, que c'est n'importe quoi et que cette obsession de classer les gens n'est bonne que pour le moral des premiers.
Difficile de contrer ces arguments. On peut en revanche les nuancer. Je trouve que bien des sports se perdent dans leur exigence et créent des traumatismes physiques et psychiques regrettables. Par exemple, je me souviens toujours du moment où on m'a expliqué que ma note évaluant ma performance à une compétition de patin à roulette avait été divisée par deux car, étant gauchère, j'avais réalisé les figures imposées en miroir. Allez expliquer ça à une gamine de 8 ou 10 ans très bonne élève et très inquiète de toujours bien faire, surtout quand il s'agit des notes. Inutile de préciser que j'ai chialé comme la madeleine que j'étais (non pas que j'aie quelque chose contre Proust ou ces gâteaux...). Si j'avais été un peu plus grande, j'aurai été leur mettre une baffe, à ces juges. Voilà le degré de minabilité que la compétition peut atteindre, c'est kafkaïen, et effectivement, quand le sport c'est ça, moi aussi, il cesse de m'intéresser.
Cela dit, depuis que je suis aux Etats-Unis, je suis bien plus sportive que je ne l'étais en France, et je ne peux que me remercier d'avoir eu la folie de m'inscrire au club de boxe de la fac cette année. Avoir un corps qui marche, c'est bien. C'est même une chance, parce que le hasard génétique fait parfois les choses de façon un peu moins cool. Mais avoir un corps qui marche et qui marche bien, c'est encore mieux. Ne pas avoir mal aux genoux en montant des marches, ne pas être essoufflée en portant les sacs de courses, se lever sans appui parce qu'on a des abdos qui sont en état de fonctionner, avoir une capacité respiratoire supérieure à celle d'un rat mucoviscideux... Il y a plein de choses du quotidien qu'on fait mieux et plus facilement avec une pratique sportive régulière. On est moins fatigué. On est plus concentré.

Tout ça pour dire que le sport, c'est un confort de vie supplémentaire qui ne devrait pas faire de mal à celui qui le pratique. Et on devrait se foutre éperdument du niveau pratiqué du moment que c'est celui qui convient aux choix et au physique de la personne concernée. Et à ceux qui disent que le sport remplace des divertissements intelligents comme la lecture, je dirais que c'est vrai et faux. A se considérer comme un pur esprit, on finit par se couper d'une partie importante de soi, et ça ne marche pas comme ça, quoi qu'on en dise. Oui, il y a des gens qui sont maçons et qui aimeraient bien passer leur vie ailleurs qu'en plein soleil à trimballer des briques. Ce n'est pas pour ça qu'il faut interdire à l'employé de bureau de base son petit footing du dimanche. On peut voir ça comme une version cynique et bourgeoise du "retour à la terre", soit. Mais pour avoir passé trois ans en prépa, je sais que si je m'étais entraînée AU MOINS trois fois par semaine, j'aurai encore mieux compris et intégré la tonne de trucs que j'ai dû assimiler au rythme qu'on connaît.
Une autre critique, et pas des moindres, à cet argument est qu'il nie la dimension intellectuelle du sport. Excusez-moi, mais il n'y a qu'en matière de guerre et de sport qu'on pratique autant l'art de la stratégie, et ce n'est pas pour les imbéciles. Pendant un combat de boxe, une course, ou un match de foot, il faut savoir mesurer son adversaire, prendre en compte tout un tas de facteurs sur lesquels on n'a aucune emprise, et savoir évaluer sa propre forme physique pour l'exploiter au mieux dans les moments clés. Autant d'éléments qui différencient les champions des autres. A la boxe, quand on voit que physiquement, on est plus faible, on peut quand même gagner si l'on est suffisamment rusé pour fatiguer l'autre. Et ce n'est pas une mince affaire...
Enfin, je pense que l'on peut dire en toute honnêteté que toute pratique sportive digne de ce nom, c'est-à-dire effectuée avec REGULARITE, nécessite un effort intellectuel qui peut se révéler important dans la (trans)formation d'un caractère ou d'une personnalité. Même le joggeur du dimanche se soumet à une discipline qui demande une certaine volonté, surtout les jours de pluie, les jours où on est un peu fatigué, les lendemains de nuits blanches... Et il y a beaucoup de jours comme ça.
Un jour, Jim, le coach principal de l'équipe, nous a dit: "Il n'y a qu'un jour dans la vie du boxeur où il pourra s'entraîner au mieux de sa forme, sans douleur ni blessures ni courbature... c'est le premier."

A ce sujet, une excellente pub de (maheureusement) Nike, pour ceux qui parlent anglais:



S'engager dans une pratique sportive n'est donc pas faire le choix de conserver au fil de sa vie un niveau intellectuel moyen voire bas. Le stéréotype du sportif con a la peau dure, j'en conviens, et j'en témoigne, au vu des "sport-études" judokas de mon lycée qui, depuis ô surprise, a supprimé cette section (il ne fait pas bon de voir que la supposée élite du lycée ayant accueilli David Douillet en tant qu'élève balancent des "salope!" à tour de bras, j'en passe et des meilleures...), mais je peux vous le dire, ce n'est pas le sport qui fait ça, c'est la personne qui le pratique sans en comprendre les principes. J'en veux pour preuve qu'au club, les meilleurs boxeurs sont les personnes les plus ouvertes, respectueuses... bref, celles qui ne sont pas là pour apprendre comment taper quelqu'un. Ceux-là, tout comme ceux qui refusent de se battre avec les filles, par exemple, se condamnent à rester médiocres et ne suscitent d'ailleurs que peu l'intérêt des coaches, qui savent de quelle étoffe sont faits les véritables sportifs.

Fin de la leçon pour aujourd'hui, merci d'avoir lu jusqu'au bout ces quelques réflexions.

mardi 17 avril 2012

Petits bonheurs littéraires intempestifs

Je viens de reposer Touriste sur mon lit, un récit écrit par Julien Blanc-Gras, voyageur invétéré qui nourrit depuis l'enfance une passion obsessionnelle quelque peu inquiétante pour les cartes, et la géographie en général.
Plutôt que de faire un long discours, je laisse parler le narrateur, qui m'a fait éclater de rire plus d'une fois. Je ne sais pas si c'est parce que c'est le premier livre que je lis en français depuis environ cinq mille ans ou si c'est parce que vraiment c'est très drôle, je crois que c'est un peu des deux. On appréciera le style simple, sans chichi, et l'enthousiasme tour à tour enfantin et éclairé de ce journaliste baroudeur.

Le passage se situe lors d'une expédition scientifique au Mozambique que l'auteur suit pour réaliser un reportage. Il est accompagné de deux scientifiques. Ils se trouvent au bord d'un fleuve. De l'autre côté, c'est la Tanzanie, et l'auteur, comme un gamin qui n'arrive pas à attraper des bonbons sur un rayonnage trop haut, veut y aller, mais voilà, il y a des crocodiles. Tant pis, à défaut, il va rencontrer d'autres animaux:

"La situation est dramatique. J'ai un nouveau pays sous les yeux, là, à cent mètres. Et une poignée de sauriens sournois m'empêche d'y accéder. La frustration est telle que je dois consulter mon atlas de poche pour renifler quelques cartes. Leur contact m'apaise dans les moments difficiles.
Mark surgit à pas pressés:
   - J'ai trouvé les hippos.
   - Mais je croyais qu'ils étaient cons.
   - Ne sois pas si catégorique.
   - C'est bien le mammifère le plus meurtrier d'Afrique, non?
   - Oui, mais là ils sont dans l'eau.
L'hippopotame mouillé n'est pas dangereux. En revanche, il faut éviter de se trouver sur son chemin à terre. Quand il charge, il n'est plus temps de réfléchir aux grands écarts de l'existence. Un hippopotame court aussi vite qu'Usain Bolt et pèse trente fois plus. On peut dire que ce sont de gros ongulés."

lundi 16 avril 2012

Ca fait un bail que j'ai pas écrit, tiens!

ATTENTION BREAKING NEWS numéro 56433809

Bibi (oui, c'est moi) se rendra donc au mois de juin dans un RANCH nord-californien situé près de la ville au doux nom d'Eureka (je vous laisse trouver sur une carte, c'est pas compliqué, il suffit de regarder un peu à gauche du milieu de nulle part). Là-bas, il y a trois chevals (oui, c'est moi) donc je pourrai (re)faire de l'équitation (tagada TSOUIN TSOUIN), mais surtout... roulement de tambour au suspense insoutenable... Bibi (toujours moi, oui oui) ira là-bas pour aider sur l'exploitation. Une de ses tâches (en plus de porter des trucs lourds, comme dirait un certain Hubert Bonisseur de la Bath dans OSS 117- Rio ne répond plus) sera de planter (DES CHOUX! nan c'est pas vrai) du cannabis! (ça par contre, c'est vrai de vrai).
J'entends déjà, si tant est que ça fasse du bruit, les larmes chaudes roulant sur les joues de tous mes copains amateurs de beuh, shit et autres douceurs herbales qui fixent leurs écrans en relisant avec incrédulité les lignes précédentes tout en gémissant "pourquoi eeeeelle? Elle a jamais fumé UN joint de sa viiiiiiiiiie! C'est trop injuuuuuuuuuuuuuste!".

Et bah ouais, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, vous l'avez dans l'os.

Et le pire dans tout ça? C'est médicinal. Ca veut dire légal, chez les Californiens. Donc non maman, le FBI ne se lancera pas à ma poursuite quand il aura déniché et lamentablement traduit cet article puisqu'on ne peut rien me reprocher au regard de la loi. Il se trouve que le proprio du ranch (par ailleurs papa de ma coloc Erin) a beaucoup de problèmes de santé et a donc obtenu une licence pour cultiver du cannabis qu'il prend en tant que médicament (et franchement ça se comprend quand on a un corps perclus de douleurs articulaires et j'en passe alors qu'on n'a pas soixante ans MAIS BREF je ne vais pas vous réciter son carnet de santé, et d'ailleurs c'est pas vos oignons, là).

Tout ça pour dire que je vais avoir le job d'été le plus fun du monde. Et qu'en plus je pourrai faire l'aller-retour Berkeley - middleofnowhere une ou deux fois parce que c'est pas aussi loin que le Montana. Même si ça fait du train et quatre heures de route après (la CAMBROUSSE vous disais-je). M'enfin en distances américaines, c'est la porte à côté.

Voili voilou, il est neuf heures et demie chez moi, je vais donc DORMIR parce que j'ai repris la boxe et ça me TUE sa mère quoi. Peut-être que bientôt je pourrai me soulever rien qu'à la force des bras (hé, chacun ses rêves OK?). Mais on n'est pas rendu quand même - mes pectoraux sont inexistants c'est absolument invraisemblable après 8 mois de boxe. La vie est injuste. Donc le plan de ce semestre c'est GONFLETTE pour faire comme Arnold et Rambo. Donc aussi, je continue l'escalade (ce qui va, en bonus, me tuer les mains, juste parce que se faire mal au nez c'est pas assez drôle). Voilà. Vous avez tout mon programme des mois qui me restent à vivre dans ce PARADIS qu'est la Californie.

J'espère que maintenant vous savez pour qui voter au moins.
Allez, prochain article, je poste les photos de LAS VEGAS. En attendant, une petite chanson de circonstance.

Vote

La présidentielle c'est dans une semaine. 
Vous avez intérêt à aller voter hein. 
Merci d'avance. 
Parce que moi sinon c'est pas compliqué je reviens pas, je vais faire un tour du monde pour m'occuper pendant 5 ans. 
Vous êtes prévenus.

dimanche 15 avril 2012

Esprit de compétition

Et qui c'est qui déniche des articles enterrés dans les bibliothèques de Berkeley grâce à son accès complet aux ressources de la fac pour aider sa prof à préparer le programme de l'agreg d'anglais de l'an prochain?
Si avec ça, on n'a pas 100% de réussite...

:)