lundi 26 décembre 2011

Balade irlandaise

Je m'en vais avec Tamara et Micah au pub The Starry Plough pour une soirée de danse irlandaise... les semelles et les bocks vont chauffer.

dimanche 25 décembre 2011

Merry Christmas

Joyeux Noël à tous,
Nous avons passé un Noël très américain, avec un repas typique: prime rib (côte de boeuf) de 7 kgs cuite six heures au four et toujours bien rosée à coeur avec l'indispensable purée, et les haricots verts et choux de Bruxelles. Le gravy (sauce à partir du jus de viande, auquel on ajoute de la farine et du sel) et un très British Yorkshire pudding sont venus compléter ce repas dantesque. Le Christmas pudding flambé au Brandy datant de 2010 (oui oui) a été servi en pré-dessert, puisque c'est moyennement mangeable. Le vrai dessert était un riz au lait avec de la crème fouettée à l'intérieur, ce qui le rendait très aérien mais incroyablement lourd - mais cela n'enlevait rien au plaisir, surtout qu'il était recouvert de coulis de framboises dûment passé au chinois. Bref, que ce soit en France ou en Californie, c'est toujours pareil, Noël est un grand moment de bâffrage monumental qui ne déplairait pas à Rabelais, suivi d'une digestion douloureuse passée à faire la vaisselle ou piquer du nez sur les livres poussiéreux des recoins de bibliothèque que personne ne consulte. La lente agonie prend fin quand tout le monde décide enfin d'aller se coucher, au ralenti et à grands renforts de bâillements.
Mais comme d'habitude, l'esprit de Noël prend le dessus et on tire de cette torture auto-infligée un immense plaisir: celui d'être ensemble, quoi qu'il en coûte, même la pire des indigestions.

samedi 24 décembre 2011

Nonoël.

Derniers jours de décembre: San Francisco sous le soleil avec Tamara, les sapins côtoient les palmiers et la neige n'est qu'artificielle, puisque le soleil répond présent dès 8 heures tous les matins dans un ciel la plupart du temps d'un bleu californien. Le soir, une lueur orangée frappe les collines et illumine les maisons en bois, alors que les voisins allument religieusement les guirlandes qui ornent jusqu'au plus petit buisson. Les Santa Claus grimpent sur les cheminées en compagnie de Rodolphe et de divers bonhommes de neige depuis déjà bien longtemps, mais c'étaient les grandes chaînes de magasins qui avaient lancé l'assaut de la promo de Noël dès le lendemain de Halloween.
Ce soir, on a déjà ouvert les cadeaux en France. Comme d'habitude, les Californiens prennent leur temps, et il n'est que onze heures. Le réveillon s'est doucement installé après un jour qui rappelle un automne doux et ensoleillé en Bretagne. Le sentiment de Noël n'y est pas, il fait trop beau. Mais le froid s'insinue avec la nuit tombante, et bientôt on ne voit plus que les lumières aux fenêtres, dans les jardins, dans les rues. Même le chien sait qu'il se passe quelque chose, il ne tient pas en place.
Susie a préparé la table pour le repas de demain, rôti de 7 kilos à l'appui. Il est l'heure du film de Noël: on mange devant Love Actually, et on rit une énième fois devant la chorégraphie de Hugh Grant.
Il est tard, on se dépêche pour ne pas manquer la messe à l'église épiscopalienne du voisinage. Par curiosité, et pour passer un vrai Noël américain, Tamara et moi accompagnons Susie à neuf heures du soir dans cette petite église de bois très chaleureuse. Elle est presque remplie. Une petite formation orchestrale complète le choeur, qui se met à chanter des chansons traditionnelles médiévales pour la plupart, en allemand pour certaines ("O Tannenbaum", par exemple -- "Mon beau sapin"). L'assemblée est invitée à chanter quelques airs et hymnes. Puis le pasteur fait son sermon: il évoque les dessins animés qu'il regardait étant petit et qui annonçaient Noël, rappelle que dans Charlie Brown, les personnages lisent des passages de Luc. Puis il raconte quelques scènes de Maman, j'ai raté l'avion: on pourrait difficilement faire plus américain, et plus californien, surtout. Il en vient à la notion clé de ce soir: l'important est de se rassembler, que l'on soit grenouille de bénitiers ou chrétien sporadique (sic).
Retour à la maison, mais avant, détour en voiture par les plus belles maisons de Berkeley: on dirait des manoirs, elles sont immenses, ont au moins 15 pièces d'une taille bien supérieures aux demeures victoriennes moyennes. Toutes sont décorées. L'une a un sapin à chaque fenêtre. Les jardins sont manucurés. Parmi ces maisons, celle de la fille de François Truffaut, Laura. Une petite fenêtre à l'étage comporte des barreaux: peut-être y conserve-t-elle précieusement l'héritage de son père, à savoir la collection complète de ses films sur pellicule.
A la maison, le chien nous attend. Deux des enfants de Susie arrivent, les cadeaux sont autour du sapin illuminé, les chaussettes sont remplies de douceries, on va ouvrir les cadeaux. Joyeux Noël!

mardi 13 décembre 2011

Boxing gym 2.0

 Bon, alors voilà, depuis le temps que je dis que je fais de la boxe... j'ai réussi à prendre deux trois photos correctes il y a quelques semaines. La plupart c'est surtout pour montrer l'endroit, parce que photographier des boxeurs c'est un peu comme essayer d'attraper un papillon avec une pelle, c'est difficile un peu. Enfin vous voyez l'idée...
Vous noterez les drapeaux: de gauche à droite, "California Republic", qui a l'air vachement communiste, surtout que l'emblème est un ours... ensuite un drapeau de l'association nationale de boxe. En face, le drapeau du club de boxe, créé en 1916 et en activité sans interruption depuis, ce qui en fait le plus vieux club de boxe des USA. Un drapeau américain ÉVIDEMMENT sur le mur droit complète la collec, qui se termine par celui de la fac, surnommée Cal.
 Cette photo est relativement nette: à gauche, un vieux de la vieille, c'est un coach d'un autre club, Jason, l'un des coaches de Cal est en T-shirt blanc, caché par un boxeur qui passe sur la droite.
 Le reste des drapeaux.
 Et la salle adjacente, un peu tendance cuir hein, mais bon. Au fond on peut voir deux petits sacs (un rouge, un jaune) qui servent à travailler la vitesse. Le gros rond devant c'est pour les uppercuts, qui se frappent par en-dessous et ne sont donc pas évidents à faire sur des sacs cylindriques. Les deux salles ont des miroirs sur les murs, comme une salle de danse, pour s'entraîner en corrigeant sa position... comme les danseurs.
 Petite explication: le boxeur de droite vient de frapper, et est donc revenu en position défensive de base, de profil pour faire une cible plus petite. L'autre termine de se baisser parce qu'il vient d'éviter le coup, il ne baisse pas les yeux mais regarde ce que fait l'autre - cligner des yeux équivaut parfois à signer son arrêt de mort, donc quoiqu'on fasse, on ne tourne JAMAIS le dos sur un ring et on regarde toujours ce que fait l'autre. Hilary Swank aurait dû le savoir, elle ne peut s'en prendre qu'à elle de s'être retrouvée en mode légume à l'hosto dans Million Dollar Baby. Bref, on notera aussi les mains vers la tête pour éviter de se prendre une droite, parce qu'il est juste en face de la main la plus puissante de l'autre. Pour terminer, son mouvement annonce certainement un crochet gauche ou un uppercut, mais il est un peu loin pour ça. En tous cas, il peut pivoter vers la droite et essayer de balancer un coup.
Là, au contraire, le boxeur bleu (couleur des gants) est en position plutôt offensive, il attend une ouverture, ou cherche à la provoquer en baissant sa garde: l'autre va se dire qu'il peut avancer pour frapper, sauf que dès qu'il s'approchera suffisamment il se fera avoir par la main droite du bleu (qui n'en est pas un, d'ailleurs, haha.)

C'est tout pour aujourd'hui, je vais dormir, demain postage de colis de Noël, lecture et boxe!

Des news et des photos

Bon voilà, je suis en vacance avec un peu de devoirs à faire, mais le gros est passé. J'ai donc commencé à trier les milliards de photos qu'il faut que je poste.
Voilà une série prise en noir et blanc de nuit dans ma rue. C'est involontairement inquiétant, à la base c'était juste pour tester les effets de nuit que ça pouvait donner. Bref.

Beware of the dog...

Un porche.

Drive

The Roxie Food Center

Christmas

Les pseudo-rond points des USA.

Ghost car (c'est une Porsche en vrai)

L'école primaire à deux rues de chez moi

Les voisins

Home creepy home...

lundi 5 décembre 2011

dimanche 4 décembre 2011

En passant

Petit message rapide: il est 22 heures 30, je vais me coucher dans cinq minutes parce que demain c'est entraînement à 7 heures. Du matin. Oui oui.
Donc c'est juste pour dire que j'ai récupéré les photos du voyage que j'avais fait à Los Angeles il y a quelques semaines et je vais les poster le plus vite possible.
J'ai une semaine chargée, qui va commencer tôt demain, continuer mardi avec une conférence sur La corde de Hitchcock par mon prof de littérature/cinéma qui a notamment écrit au sujet du même film l'essai titré Anal Rope. Je crois que ça se passe de traduction... on va bien rigoler, et oui, je ferai des photos. héhé.
Mercredi, je vois mon prof d'archi une dernière fois pour récupérer un bouquin, jeudi je mange chez une copine et il faut que je passe au consulat pour pouvoir voter (pour qui, on se demande bien, cela dit!).
Vendredi, rien de prévu. Je crois...
Bref, ça va être une bonne semaine, sans cours, donc j'aurai le temps de faire plein de trucs, notamment des articles, mais le plus important sera quand même les entraînements de boxe, le travail pour ma dissert et mes deux compte-rendus de cours, et le sommeil, beaucoup de sommeil j'espère, parce que, le compteur est lancé, dans deux mois environ j'ai la possibilité de faire un match de boxe... alors il va falloir que je sois un peu en forme... sinon ça va faire mal. (mais oui on a des protections à la tête, pour les dents, et même pour la poitrine - pour ce que ça sert, m'enfin bon).

Voilà, j'espère que vous avez pas trop froid, que vous allez bien où que vous soyez, et que vous passerez une bonne semaine!
A tchao bon dimanche pour de nouvelles aventures. (ai-je précisé que mon français se détériorait sérieusement ces temps-ci?)

mardi 29 novembre 2011

By the way.

Faites de la pub et bientôt ce blog aura été consulté 1000 fois.(ouiiiiiiiii!)
Personnellement je m'en fiche mais si ça vous fait marrer n'ayez aucun scrupule à faire de la promo, hein. (héhé)

De l'autre côté du pont

L'hiver est arrivé, il fait froid, et ces Américains ne savent faire qu'une dinde farcie pour fêter ça.
Ils n'ont pas la bière ambrée bio salement traître de ce petit bar tranquille où l'on a passé en revue nombre de spécimens de la gent masculine avec les copines, alors les soirées fraîches passées au chaud n'ont pas la même saveur.
Elles n'ont pas l'amertume ni le pétillant du pichet qui se vide invariablement, tandis que disparaissent les petits bouts de fromages de la région - les tapas et sangria revus et corrigés par des Lyonnais.
Elles n'ont pas la couleur de nos paroles, que ce soit les nuances floues de l'expression d'un engagement politique rendu vague par l'alcool, le rose de nos vies parallèles avec les garçons et/ou filles de nos rêves, la pâleur de nos doutes quand à notre futur plus ou moins proche, ou le rouge vif de nos émois face à cette société décidément hétérogenrée et patriarcale...
Elles n'ont pas le confort des chaises en bois usé, puis des vélo'v au milieu des routes désertes au milieu de la nuit, puis des canapés éternellement moches de l'appartement où l'on persiste et signe à coups de nouvelles discussions interminables, tisane ou fleur d'oranger à l'appui.
Bienvenue à l'ombre des jeunes femmes au bord de la crise de nerfs... Des fleurs, pas vraiment, sauf dans les mots, un flot gentiment éthéré de paroles, littéraires, certes, mais pas dénuées de verve, la bière déliant les langues plus facilement qu'une dissertation de six heures sur une question de la plus haute importance dans une obscure oeuvre péniblement fichée durant des mois.
Rien de tout cela dans ma partie du monde. Il y a bien d'autres choses, évidemment, mais parfois il y manque l'essentiel.
Alors rendez-vous là où l'on refait les possibles mieux qu'ailleurs, là où sont les belles personnes, là où tout se nimbe d'une brume exquise, là où tout s'esquisse en un flou artistique, rendez-vous de l'autre côté du pont.

dimanche 27 novembre 2011

Chère Marine (réponse à un commentaire)

J'espère que tu vas bien, j'avoue que depuis que j'ai quitté Facebook je donne beaucoup moins de nouvelles parce que je n'écris pas assez régulièrement ici. Cela dit, Fb était une perte de temps et Zuckerberg commence à me les briser menues avec sa constante invasion dans MA vie pour le profit de sales publicitaires totalement lourdingues et capitalistes. En plus d'être une perte de temps dans la plupart des cas, les trucs que je mettais sur ce site n'étaient pas particulièrement intéressants et/ou drôles. Je préfère donner des nouvelles plus rares mais de plus 190 caractères, si tu vois ce que je veux dire.
Donc non, je ne reviendrai pas sur Fb, du moins pas tant que le site enregistrera toutes mes informations sans même me le dire - ce qui, quand même, me gêne un peu. L'hypermnésie d'Internet me gave, je n'ai pas l'intention d'en être la victime - surtout que je ne suis ni Madonna ni DSK alors pourquoi les gens s'intéresseraient à ma vie, d'abord?
Et en plus, je préfère avoir des amis en vrai: parce que passer trois secondes à lire le statut de quelqu'un qu'on connaît, c'est assez loin de l'idée que je me fais d'une véritable relation amicale - tu n'es pas du tout concernée par ce que je dis là, mais malheureusement, le nombre de gens sur Fb qui soulagent leur conscience de cette façon sont innombrables et donc majoritaires. Vu la distance qui me sépare déjà de tout le monde, je n'ai pas l'intention de virtualiser mes relations encore plus qu'elles ne le sont à cause de ma situation géographique.
Alors oui, c'est chiant et ça prend du temps d'envoyer un mail, on n'y pense pas toujours, mais ça me fait mille fois plus plaisir que quelqu'un qui "aime" les conneries quotidiennes que je poste sur un pseudo-réseau d'amis sans même prendre le temps de me donner des nouvelles de lui/elle.
Une façon plus courte que les mails de donner des news, les commentaires ici: ça me fait plaisir d'avoir un retour sur ce que j'écris et ça me permet de voir qui suis les articles!

J'espère que tout va bien là où tu es, écris-moi un de ces quatre si tu as quelques minutes!

mardi 22 novembre 2011

Nous, on aime bien les pingouins, alors phoque (iou)

Coucou, bon il est tard chez moi mais j'ai trois bêtises à dire alors voilà.
J'ai passé une bonne journée, jusqu'au moment où j'ai commencé à travailler sur mon thème à rendre pour la mardi 10h du matin heure française. Ce qui équivaut ici à lundi soir. Bah voilà on était lundi soir. Une heure pour boucler mon brouillon... Ca rappelle les soirées en prépa, la veille des colles d'histoire, pour ceux à qui ça évoque quelque chose...
Sinon théoriquement je passe Noël avec Pierre-Louis, alias PL, temporairement émigré à Chicago et Tamara, alias Tamara, temporairement émigrée à Dartmouth (autrement dit exactement à l'autre coin des USA par rapport à la Californie). PL a une semaine pour apprendre à compter les cartes au black-jack pendant que Tamara et moi on peaufine nos déguisements de prostituées de luxe pour dépouiller les vieux riches et draguer Matt Damon et Ben Affleck dans les casinos de Las Vegas. Si quelqu'un a des idées pour rendre notre plan encore plus rentable, il aura un pourcentage sur le butin. Ensuite on ira au fin fond de la Death Valley (ai-je besoin de traduire???) en plein milieu de la nuit (par mi-décembre en désert, ça sous-entend FROID) pour chanter des incantations vaudoues et faire la danse de la pluie juste pour le fun. Et enfin on passera Noël à San Francisco, emmitouflés dans des écharpes et des moufles et en fait ce sera un peu nul parce qu'on aura pas de sapin et pas de cadeaux, alors on se sentira comme des orphelins abandonnés à l'autre bout du monde. Et puis on ira manger des pancakes avec du sirop d'érable et du bacon (sijejurec'esttropbon) et ça ira mieux.
Voilà et je voulais dire un autre truc mais j'ai oublié.
Ah si, à la boxe, je me suis entraînée avec un garçon mais il me tapait pas parce qu'il avait un blocage psychologique par rapport à l'idée de frapper une fille. Je lui expliquerais bien que la présence d'un vagin chez l'adversaire ne change pas grand chose aux règles qui régissent la pratique de la boxe, mais je crois que ça choquerait son esprit de jeune Américain innocent qui ne sait pas ce que c'est le féminisme ou la théorie du genre si je disais ça. Berkeley, bastion foucaldien de la libération sexuelle et de la lutte contre les discriminations, tu parles, y a encore du boulot.
Je crois que je vais abandonner l'approche pédagogique, l'inviter sur le ring poliment et lui mettre une peignée: son instinct de survie/ses hormones/sa fierté masculine déclencheront probablement une envie de frapper et, espérons-le, lui permettront de comprendre que moi, je me fiche des pseudo-dilemmes éthiques intérieurs de celui ou celle qui se trouve être en face de moi à partir du moment où le round est commencé. Suite au prochain épisode. (Pauvre Mike, il sait pas ce qui l'attend.)

PS: concernant les prénoms masculins américains, mon voisin s'appelle Tyler, son pote, c'est Casper (mais c'est pas sa faute), mon coach c'est Jason (je sais, n'en jetez plus) et dans le rayon original on a John et Peter. Je continue à prendre note prénoms tout pourris typiquement américains, je me sens un peu comme Claude Lévi-Strauss analysant la série Dallas quand je fais ça.

Bon je relis pas, j'ai la flemme, tant pis pour les phrases aggramatical et les fotes qui doiv trainer un peut partou. A plus, passez une bonne journée/nuit/whatever, comme ils disent si bien, les Californiens.

dimanche 20 novembre 2011

La vie des fois c'est drôle quand même

Je dois quitter mon logement à la mi-décembre. Cela fait trois semaines que je cherche un logement, d'appartements sombres en endroits parfaits avec des gens qui ne veulent pas de moi. C'est stressant, l'idée d'être SDF aux Etats-Unis pour Noël.

Mais aujourd'hui, c'est un de ces jours comme ça, où la vie donne un coup de main, juste pour le fun, ou peut-être parce qu'il y a quelqu'un quelque part qui me regarde en se disant, "bon c'est pas du jeu, déjà qu'elle est à plus de 8000 km de sa maison, on va pas la laisser à la rue".
Bref. Le récit de mon aventure nécessite quelques explications.

A la boxe, car tout commence dans ce gymnase qui était devenu ma deuxième maison depuis un bon bout de temps, il y a Jim, le coach en chef, dont j'espère avoir l'occasion de reparler. Ensuite il y a Jason, qui est en train de reprendre le flambeau et qui s'occupe des débutants et de ceux qui ont maintenant des chances de combattre dans un plus ou moins long terme (dont moi, et j'en reparlerai aussi). Il a engagé d'autres coachs parce que cette année il y a vraiment beaucoup de boxeurs, dont un nombre étonnamment élevé de filles (GIRL POWER en force). Donc, pour coacher les filles, il a engagé... un fille. Je reste dubitative quant au fait que les filles devraient être entraînées par des filles. Peut-être qu'un jour j'en parlerai aussi. Oulala ça fait une longue liste. Bref, toujours est-il que je me fiche de qui m'entraîne du moment que je progresse.
Il se trouve que Nessa, la nouvelle coach donc, est fille et petite-fille d'éminents boxeurs (le genre de types à devenir champion de lutte et champion de boxe le même jour. Si, si, et en prenant le train pour se rendre à la seconde compétition, en plus.) qui ont joué un grand rôle dans l'existence du club de boxe de la fac.
Nessa, il se trouve, parle français, car elle est souvent allée en France, et sa famille y possède une propriété. Première et heureuse coïncidence que d'avoir une telle coach, les francophones en Californie n'étant pas la communauté la plus répandue, vous vous en doutez bien.

Après trois semaines de recherche de logement à lire et relire les petites annonces, envoyer des emails, attendre les réponses et tout le tintouin, j'avais hier sélectionné cinq annonces pour contacter les proprios, suite à un troisième échec qui m'avais légèrement déprimée. Sans parler des angoisses qui commençaient à me réveiller la nuit genre "j'ai toujours pas d'appart merdemerdemerdemerde". Sur les cinq annonces, l'une dit "veuillez me contacter par téléphone au numéro suivant, blablabla".
Petite remarque: je DETESTE utiliser mon téléphone aux Etats-Unis. C'est un phénomène certainement très répandu que je nomme "psychose du non-natif": l'anglais n'étant pas ma langue maternelle, je ne le comprends pas aussi bien que le français, et le téléphone constitue donc la pire des épreuves pour quiconque doit communiquer dans une langue étrangère. D'autant plus quand on ne connaît pas la personne, qui pourrait, surtout aux Etats-Unis, avoir un accent digne de George Bush Jr (sérieusement, non seulement il a un QI d'escargot en hibernation, mais en plus on lui a jamais appris à détacher les mots, à cet imbécile) ce qui ruinerait mes chances d'établir un contact digne de ce nom.
J'avais donc mis l'annonce de côté en pensant: "plutôt crever que d'appeler un inconnu et devoir argumenter au téléphone".
Ce matin, j'ai relu l'annonce, me disant quand même que c'était meublé, moins cher que ce que j'ai là et situé EXACTEMENT où je veux. Donc le bon sens m'a rattrapé et j'ai appelé. J'ai raccroché après une sonnerie pour être sûre que -- que rien du tout en fait, c'est comme les gens qui rallument la lumière pour être sûrs que c'était bien éteint avant. Oui, ben chacun ses tocs, hein, voilà.
Donc j'ai rappelé après avoir envoyé deux mails concernant d'autres annonces (dans le fol espoir de trouver un logement pour ne pas avoir à rappeler, moi=autiste téléphonique). Là je retranscris la conversation en laïve parce que j'ai fait suffisamment de digressions:

MOI: "Bonjour, j'appelle parce que j'ai vu votre annonce sur Craigslist (le site de petites annonces). Je voudrais savoir si la chambre est toujours libre.
LA MADAME GENTILLE- Oui, disons que c'est un peu compliqué... Enfin ça dépend ce que vous recherchez précisément, parce que c'est une chambre dans une maison, donc vous ne pouvez pas vraiment recevoir d'amis... Bref, ce n'est pas un appartement. Donc quelle est votre situation actuellement?
- Ben, je suis une étudiante française en séjour ici pour un an et je recherche un logement pour le deuxième semestre. La question des amis ne me pose pas de problème, j'ai beaucoup de travail de toutes manières, donc je ne fais pas beaucoup la fête ou quoi que ce soit.
- Ah, vous êtes française, [là je viens de marquer mon premier point] il se trouve que j'ai une maison en France, et nos voisins sont français également, c'est très bien! Donc vous êtes étudiante, d'accord... Moi je suis écrivain, vous savez à la maison à partir de 23 heures c'est assez calme, on travaille tous donc on préfère qu'il n'y ait pas trop de bruit la nuit.
- Oh ne vous inquétez pas, non seulement je suis assez occupée par ma recherche, mais en plus [là je tente le tout pour le tout, car certaines personnes m'ont recalée quand j'ai dit que je boxais, mais ça sous-entend que j'ai un mode de vie de sportif donc raisonnable] je suis dans l'équipe de boxe de l'université donc en f...
- Vous êtes dans le club de boxe de la fac? Ma fille est coach là-bas!
-Vous êtes la mère de Nessa!!!!!!! [là, je sais que j'ai un endroit où crécher pour le reste de l'année] Ah mais c'est fou!!
- Bon alors vous pouvez venir visiter la maison si vous voulez!"

30 minutes plus tard, je rencontre la mère de ma coach, on discute de boxe, de la France et de Marine Le Pen (hahaha), et en plus, son chien m'adule en moins d'un quart d'heure, couché à mes pieds pour avoir un câlin avec ses gros yeux globuleux qui disent "copain! copain!". Voilà, j'ai donc une chambre dans une maison avec des gens sympas dedans, très bien situés et avec un loyer raisonnable. Maman, tu peux donc arrêter de t'inquiéter pour moi, je ne serai pas toute seule avec les clodos de Berkeley pour passer Noël (même si certains clodos sont sympas et marrants, aux alentours de l'université).
 Maintenant une question pour ceux qui aiment les probabilités:

Combien de chances avais-je de tomber sur la mère de ma coach de boxe qui, en passant, parle un français impeccable et possède une maison à une heure de route de Lyon, en cherchant un logement sur un site regroupant des annonces dans un rayon de 20 km autour de chez moi????

lundi 14 novembre 2011

BREAKING NEWS

Je tiens également, avant d'aller finir mon article et dormir, à féliciter Elise et Mathieu, futurs détenteurs d'un petit alien qui, je l'espère, ne sera ni trop vert, ni trop baveux, et qui les rendra heureux tout plein.

(c'était la minute "je tente de faire une annonce toute mignonne sans humour gore sur les enfants et c'est un échec total mais tant pis, j'espère que ça en fera rire certains")

Come back.

C'est moi (again).
Longue absence virtuelle, je sais, surtout depuis que je n'ai plus Facebook, mais comme ça n'avait pas l'air de déranger grand monde (à part maman et Emilie) je n'ai pas fait d'efforts surhumains pour me connecter et mettre à jour ce blog. C'est mal, je sais. Mea Culpa.
Il est tard, le chat ronronne à pleins tubes à côté de moi (trop heureuse de veiller avec quelqu'un pour lui faire des câlins) et j'ai du travail qui m'attend, je n'ai pas réussi à me remettre de Los Angeles - c'était trop bien pour que je puisse recommencer à bosser facilement.
Le Walk of Fame, L.A. vue de nuit du haut de l'observatoire qui domine la ville, à la même hauteur que le signe HOLLYWOOD planté dans les collines, Michelle Williams (la minute groupie) à la première de son dernier film, le Hard Rock Café et sa musique impeccable, et les plages, les plages avec les joggeuses et leurs chiens, avec leurs sans domiciles fixes sous les palmiers, les plages à perte de vue le long de l'autoroute en lacets flanquée entre une montagne et un ravin, mais quelle idée, de faire une route aussi belle sans trottoir... Santa Barbara et ses nuits huppées, mini-jupes et plateformes conseillées pour les filles, remarques plus ou moins poétiques à la bouche des garçons, Santa Barbara et ses matinées paresseuses sous le soleil où les touristes se baladent le long des jetées, Venice Beach et son skatepark, sa plage interminable, les vendeurs de T-shirts à côté des vendeurs de cannabis à côté des vendeurs de Botox à côté des vendeurs de colliers, de coquillages, de colifichets... triste vision d'un paradis qui n'a que faire de ses pauvres. Santa Monica plus policée, boutiques de cartes postales et grande roue à flanc de mer, toujours la plage, les mouettes attendent l'heure du midi, patiemment, sur le sable tiède balayé par l'air frais du Pacifique, et l'eau glacée, on est en novembre, si les Bretons étaient là ils se baigneraient, c'est sûr...
Et la route du retour, droite, tracée d'un coup de règle dans le désert, du sable et trois buissons, voilà le décor, un mauvais western poussiéreux où il ferait froid, c'est Duel sans le soleil éclatant et la sueur, c'est Mars avec des camions et des stations essence tous les dix kilomètres. De longs fils qui se déroulent dans le néant orangé vaguement moche, un horizon posé à plat (non, ici la terre n'est pas ronde) et rien qui bouge, à part nous et les autres, en silence, communication zéro, la fin de tout, l'ennui total - heureusement: le coucher de soleil et le ciel rendu plus rose par mes nouvelles lunettes de soleil, 7 dollars 50, on m'a fait un prix.
Voilà le road-trip dans toute sa splendeur, c'était chouette, on a ri beaucoup, on a pleuré un peu, on a pris des photos et on a trouvé tout beau. "Go West, young man", qu'il disait. Ca y est, j'ai atteint la limite, dépassé toutes les bornes, j'ai touché au bord du rêve américain, et, vous ne devinerez jamais, c'était bien.

lundi 10 octobre 2011

The Times They Are A-Changing

Aujourd'hui lundi, il reste 11 jours avant le Jugement dernier. Si, c'est le monsieur qui est là tous les jours devant l'entrée de l'université qui le dit. J'irai le voir la veille et je lui demanderai si il sera là le lendemain. Héhé.
Hier j'ai vu Muriel ou le temps d'un retour d'Alain Resnais. Contrairement à certains films de la Nouvelle Vague que je ne citerai pas (Pickpocket et le Mépris par exemple), Muriel n'est PAS ennuyeux à mourir. Il n'entrera jamais dans mon top ten de mes films préférés, mais cela dit, je l'ai trouvé très bien, avec une excellente actrice qui participe beaucoup à la qualité du film.
Aujourd'hui il pleut mais il ne fait pas froid, le ciel est gris-blanc et le soleil ne pointera pas le bout de son nez avant la moitié de l'après-midi, au moins. Renata est partie en Allemagne pour deux semaines, je suis seule.
Enfin presque.
Les deux affreuses sont là, j'ai nommé Piggy et Hangel. Je vais être obligée de leur donner de la boîte-qui-pue pendant quinze jour en guise de nourriture et prier pour qu'elles ne fassent pas pipi partout. Je les mettrais bien dehors la nuit pour être tranquille mais je ne peux pas à cause des ratons-laveurs.
Bienvenue en Californie, où la nuit, les ratons-laveurs chassent les chats quand ils sont pas contents parce qu'ils ont pas eu assez à mangé en fouillant les poubelles. Un peu plus et on pourrait croire que Alf s'est échappé de la télé et hante les rues de Berkeley à la recherche de sa nourriture préférée. Alf pour les incultes, c'est par ici. D'ailleurs l'édition DVD complète avec une peluche en cadeau sort en France le 19 octobre. Je dis ça, c'est pas pour moi hein. Enfin Noël c'est pas si loin.
Les chats donc, et l'écureuil, qui est détrempé mais toujours vaillant quand il est question de cacahuètes. Et les oiseaux. J'ai pas encore fait d'article sur les oiseaux alors voilà. C'est pas les mêmes qu'en Europe. Dans le jardin, il y a des towhees, des blue jays, des humming birds et des oiseaux dont j'ai oublié le nom pour le moment mais ça va me revenir.
On commence par le plus commun: le blue jay, geai bleu, qu'on trouve aussi en Europe, sauf qu'ici, ils mangent des cacahuètes, qu'ils piquent allègrement aux écureuils sous les yeux ébahis des chats (qui ne bougent pas d'un pouce, cela dit!).

Voilà la photo (google est mon ami, ils sont trop mesquins pour se laisser prendre en photo):
Il ressemble bien à celui qui nous rend visite régulièrement. Attention, la photo peut-être trompeuse, ces oiseaux sont à peu près aussi grands que des écureuils. Plutôt costaud, donc.

Ensuite, il y a le towhee, l'oiseau le plus débile de tout l'Etat, au moins. Systématiquement ébouriffés et sans une once d'instinct vital, ils sont une nourriture très appréciée des chats - enfin, ceux qui sont disposés à chasser, évidemment. Ils viennent dans le jardin pour picorer les bouts de coque de cacahuètes et tout ce que traîne.
Voilà, c'est une boule de plumes en bataille dotée d'une longue queue qui fait office de gouvernail mais malheureusement pas de cerveau. Tant pis, de toutes façons, y en a plein partout, c'est un peu le moineau du coin.

Plus intéressant, le Humming Bird ou oiseau mouche. En français, on le décrit par sa taille, en anglais, on a retenu le son très caractéristique que font ses ailes, qui battent très très vite et font de lui le seul oiseau capable de voler en arrière. Ca fait comme un mini-hélicoptère, on les entend arriver de loin mais on ne les voit pas souvent. J'ai réussi à le prendre en photo une fois, et je rajoute après une photo google plus claire pour que vous voyez les couleurs - c'est iridescent, donc ça change selon l'angle où on le regarde, c'est très joli.








Et enfin, l'oiseau dont j'avais oublié le nom et que j'ai réussi à retrouver dans la très exhaustive liste Wikipédia de TOUS les oiseaux de Californie. En lien la page du Chickadee, qui est aussi marrant que son nom. C'est tout petit, genre quatre cm de diamètre max, et ça peuple les arbres à la recherche de nourriture type mini-mouches. Le nom vient d'un des bruits qu'ils font. Sur la page Wiki, si vous descendez au chapitre "vocalization" vous pouvez écouter leur chant c'est choupi-trognon comme tout.
Voilà pour aujourd'hui, il faut que je finisse mon rapport sur Muriel et que je travaille sur James Ellroy avant d'aller à la boxe - avec un peu de chance, cette semaine on apprendra l'uppercut, et surtout comment s'en protéger... je vous rassure personne n'est encore mort depuis le début des cours, et d'abord on ne se tape pas pour de vrai - enfin si, on tape, mais pas fort et lentement, donc c'est totalement inoffensif. On rigolera moins quand on se retrouvera sur un ring.
Bonne semaine à tous et toutes,
et à la prochaine!

mardi 4 octobre 2011

Cooking Frenzy (2)

Voilà les photos des courses. Je tiens à vous faire part d'une grande injustice: les Etats-Unis font fabriquer des bonbons spécialement en France, que NOUS n'avons pas. Il se trouve, puisque je me suis sentie obligée de tester, que ces bonbons sont très mangeables (c'est mou et dedans il y a un cœur liquide). Si vous aussi vous voulez faire une pétition pour que ces bonbons soient commercialisés en France, postez en commentaire.

Les bonbons trop bons
Le texte qui dit qu'ils sont faits en France

Dedans y a un truc aux fruits. Miam.

Un espèce de miel à la pomme, entre la confiture, la compote et le miel.

Des framboises à 2 euros la barquette, le chocolat de Trader Joe's, 70% de cacao, pas mauvais.


Leur fromage de chèvre. C'est même marqué "chèvre" dessus. Un jour ils se mettront au français pour de vrai.

Toutes mes courses. Les grosses bouteilles ont une poignée intégrée, c'est vachement pratique.

Les inévitables "brown bags". D'ailleurs, ce sont les caissiers qui rangent les courses dans les sacs, pendant qu'on paye. C'est très perturbant.

La façade du magasin, depuis leur parking souterrain. Musique hawaïenne en fond, of course.

Ca, c'est mes cookies. Si vous mettez des commentaires, vous aurez la recette.

Ca, c'est ma ratatouille. Si vous mettez des commentaires, vous aurez la recette. Héhé. 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Sinon j'ai appris le crochet gauche à mon cours de boxe. Celui qui m'embête dans la rue à désormais intérêt à protéger ses côtes. niarkniarkniark. J'attends de vos nouvelles, hein, parce que je trouve que j'en ai pas beaucoup! A bientôt sur le net!

dimanche 2 octobre 2011

Photo-reportage dans le Castro District

Voilà l'album que j'ai mis deux heures au moins à confectionner, avec de la musique et tout et tout pour raconter en images ma sortie de la journée. Même que j'ai pris des coups de soleil. Aïe. Ce que les photos ne montrent pas: un chien très moche, des types en string ou en harnais cuir SM avec tétons percés apparents (re-aïe), beaucoup d'hommes entre 45 et 65 ans tatoués de partout, des punks, tout plein d'artisans venus exposer leurs travaux (oeuvres d'art, bijoux...), un centre de soin (genre spa-manucure et compagnie) nommé "hand-job", en français "branlette", des diseuses de bonne aventure transgenre, des funnel cakes (tapez donc ça sur Google images, vous verrez bien), des reprises de chansons "plus gay tu meurs" genre Bad Romance de Lady Gaga, California Girls de Katy Perry, j'en passe et des meilleures...
Vous avez le tableau. Certaines photos mériteraient des légendes, mais j'ai eu la flemme de les incruster dans les photos, donc si vous avez des questions, n'hésitez pas à commenter! (si vous avez des commentaires tout court aussi d'ailleurs!)



vendredi 30 septembre 2011

Cooking Frenzy (1)

Parlons peu, parlons bien.

La bouffe au pays de la malbouffe. 

J'ai de la chance, la Californie, c'est un peu le borgne dans le royaume des aveugles, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, ils sont proches de la mer, ensuite, ils sont proches de l'Amérique du Sud, et troizio, ils sont méga-obsédés par leur corps. Ben oui, c'est la nation des stars, quand même. Los Angeles, empire des chirurgiens esthétiques, Berkeley, paradis des foodies (l'équivalent des geeks de la nourriture. Moi quoi.).

La mer: ils ont plein de poisson frais fraîchement débarqué d'Asie, si ils pouvaient, les Californiens diraient que ce sont eux qui ont inventé le sushi. C'est HEALTHY. (trad: sain)

L'Amérique du Sud: c'est de là que viennent tous leurs fruits et légumes, et ça complète la production californienne qui est très importante (l'été, si l'on prend une définition bretonne de l'été, dure ici d'avril à novembre. Sans rire. Tu m'étonnes que les fraises elles soient pas chères.) Comme ces pays sont pas loin, les frais de transport sont minimes, d'où une variété démentielle - il faut que je fasse un photo reportage au "Berkeley Bowl", où j'ai découvert environ dix nouveaux légumes/fruits/variétés inconnues et/ou qu'on ne trouve pas en France). Bref, c'est le paradis des cuisiniers, ce qui explique la présence d'un nombre conséquent de très bons restaus dans tout Berkeley. Promis, je testerai. Ça, ça les aide à manger des trucs non préparés en industrie, contrairement à ailleurs (genre chez McDo au fin fond du Texas, où ne poussent certainement que des cactus homophobes inbouffables). En un mot, c'est ORGANIC. (trad: bio, tout est bio ou presque là-bas, pour le même prix qu'un truc pas bio la plupart du temps)

L'obsession du corps: a pour conséquence de rendre la très grande majorité des produits transformés LOW-FAT (avec peu de matières grasses, voire NON-FAT, sans gras). Mais il y aura toujours des obèses en Californie, pour la simple et bonne raison qu'aucune mesure n'est prise par les industriels pour réduire le taux de sucre dans les produits, même ceux low-fat. Donc en gros, ils sont un peu restés à l'âge de pierre du régime où on croyait que si tu manges pas gras et sucré, tout va bien. MON OEIL. Impossible de trouver un yaourt aux fruits avec moins de 16 grammes de sucre par pot (du coup, Bibi est obligée de manger du yaourt nature, même si c'est PAS BON, le yaourt nature, berk berk berk). Même dans les soupes, ils mettent du sucre. Pour un peu ils en mettraient dans la viande.

Donc, résultat moyen-bien au niveau de la bouffe: c'est relativement bon marché, peu cher quand il s'agit des produits de l'agriculture qui sont d'une bonne qualité puisque la Californie protège ses producteurs (notamment en réglementant les importations de nourriture pour favoriser le marché interne - pour les nuls en économie, si tu ramènes une barre de céréales type Granny en Californie, tu meurs par injection léthale.) On peut, quand on veut, trouver des bons produits, mais il faut vraiment chercher dans des trucs alternatifs pour trouver des produits non sucrés, et là c'est pas gagné.

Tout ça pour dire que je suis allée à Trader Joe's, le Super U californien, et j'ai pris en photo la devanture (une voiture a failli m'écraser tellement j'étais au milieu de la route à essayer de faire marcher mon appareil photo qui filmait au lieu de prendre des photos, enfin bref la honte mais je m'en fous je suis étrangère touriste donc j'ai le droit d'être débile). Et j'ai pris en photo mes courses (d'où le terme de foodie qui me va très bien) pour vous montrer à quoi ça ressemble, les produits californiens. Cf l'article du dessus, parce que là je vais manger!!!!!!

Au travail!

Bon, aujourd'hui, je suis vaguement malade et j'ai mal dormi, mais le ciel se dégage et il commence à faire beau. Comme j'ai pas trop la tête à travailler, je vais faire le boulot facile de la semaine: regarder les deux films qu'on va étudier en cours mercredi. Cette semaine, c'est Robert Bresson qui est à l'honneur, avec le Procès de Jeanne d'Arc et Pickpocket. Si j'ai le courage, je vous dirai ce que j'en pense. En attendant, voici les bandes-annonces. Ça date des années 1962-1963, pour information.


Les deux films sont trouvables en entier sur Youtube, si l'envie vous prenait d'y jeter un coup d'oeil.

(Comme j'ai supprimé mon compte Facebook, ce blog se remplira d'articles plus ou moins ineptes histoire de donner un peu de mes nouvelles au quotidien.)

vendredi 23 septembre 2011

Fight Club 2.0

Il est temps de vous dévoiler la vie secrète des rongeurs qui peuplent les environs de Russell Street. A cette fin, j'ai mis en place un dispositif diabolique pour les piéger et vous les expédier par courrier. Je rigole. Cela dit, si vous en voulez un, y a pas de problème, parce que ce ne sont pas les écureuils qui manquent à Berkeley.
Bref, il y a quelques jours, j'ai quand même mis au point un dispositif diabolique pour réussir à photographier les bêtes en question, pas très disposées à prendre la pause pour mon reportage exclusif.
J'ai donc passé une demi-heure de ridicule photographique total à traquer les écureuils se risquant sur la rambarde pour récupérer les cacahuètes que je dépose régulièrement (parce qu'en plus, je suis gentille avec eux). Le sac de deux kilos de cacahuètes (avec leur coque) est bientôt fini, il aura duré tout au plus trois semaines, sachant que seulement deux écureuils viennent faire leur réserve chez nous.
Donc, je disais, une demi-heure de ridicule photographique car ils esquivaient l'appareil plus qu'efficacement - je suis sûre qu'ils le faisaient exprès. Voilà donc une de mes premières photos réussies (après 10 bonnes minutes de flous et de gros plans vides et sans intérêt...)
Voilà, vous pouvez admirer le cadrage et la précision du zoom. 

Donc, j'ai eu une idée absolument géniale: puisqu'ils étaient trop rapides, il fallait les ralentir, et si possible au passage leur faire subir une expérience potentiellement drôle et stupide. Au lieu de déposer une poignée de cacahuètes sur la rambarde, j'ai donc mis la boîte entière:
Vous noterez que Piggy garde consciencieusement son territoire en roupillant comme c'est pas permis. La boîte de cacahuètes s'est révélée parfaite puisqu'elle est un peu trop profonde pour les écureuils, si bien qu'ils sont obligés de se pencher dangereusement dedans pour attraper quoique ce soit. La seconde demi-heure de prise de vues fut donc bien plus intéressante et absolument hilarante. En voici les meilleures perles:
Phase d'approche [musique de Mission Impossible]
Observation minutieuse du contenu et reniflage de l'ensemble. "Mais comment atteindre ce trésor?" Il a beau se pencher, il est pas assez grand, même si il est déjà costaud pour un écureuil.
Technique d'approche numéro un: le grand écart. Le jeu de jambes est primordial dans la réalisation de cette figure. Elle met en valeur l'aspect "pantalon bouffant" de la fourrure. Flatteuse pour la silhouette, elle nécessite cependant une grande souplesse.
Technique d'approche numéro 2: le grand plongeon. Plus franche, cette stratégie requiert un grand courage de la part de l'écureuil, qui est d'un naturel stressé et malvoyant, et qui évite donc de se mettre dans des positions où il est vulnérable. Typiquement, celle-ci. Mais évidemment, il y avait beaucoup de cacahuètes dans cette boîte.
Phase de grignotage non loin du butin pour le protéger de tout autre prédateur de cacahuète. Comme les oiseaux, les écureuils vivent dans les arbres. Donc ils se perchent. Eh oui, moi non plus je ne savais pas.
Ouf, c'est mieux sans la boîte.

Voilà les écureuils préparant l'automne. J'ai intitulé cet article Fight Club parce que les deux représentants de cette espèce que j'ai l'honneur de nourrir se battent sans relâche dès qu'ils se croisent sur la rambarde. Ça court, ça saute, ça grimpe à l'envers, ça envoie des volées de feuilles quand ça passe à travers un buisson... Pas très discret, mais très drôle, cela dit. Ils ne se font pas mal, leur chamailleries consistent principalement en des courses-poursuites épiques dignes de Fast and Furious croisé avec un spectacle du cirque du Soleil. Et ce très régulièrement. La vie sauvage en Californie, c'est pas facile tous les jours.

jeudi 22 septembre 2011

Eloge de la lenteur

Ce documentaire est une parfaite illustration du sport que je pratique depuis trois semaines à l'université, au sein du plus ancien club sportif du pays - il a été créé il y a bientôt 95 ans si mes souvenirs sont bons, et n'a depuis connu aucune interruption.
Deux courts de tennis en salle ont été convertis en "boxing gyms", avec un ring, une vingtaine de sacs, quelques poires, des cordes à sauter et des paires de gants débordants des placards. Ambiance concentrée et détendue: on peut rigoler mais pas quand il s'agit d'écouter les consignes, car un visage s'abîme très facilement, surtout quand on ne maîtrise ni ses coups, ni sa force. Après les premiers cours consacrés à la méthode pour bander correctement des mains avec les trois mètres de tissu réglementaires pour protéger le poignet et les phalanges et au "jab", le coup le plus utilisé et le plus basique, on commence à travailler sur les sacs: le plus dur, contrairement à ce qu'on pourrait croire, n'est pas de le faire bouger, mais de frapper efficacement, avec la meilleure position possible, des pieds à la main en passant pour toutes les autres articulations.
Étonnamment, les garçons ne sont pas les plus doués, justement parce qu'ils sont plus forts que les filles: un coup de poing basique n'utilise pas tant les biceps (ce qu'ils ont tendance à faire) que les mollets et les cuisses pour trouver sa puissance. C'est tout le corps qui se projette dans la main, cette dernière n'étant pas le déclencheur mais le point de contact où toute la force accumulée auparavant va trouver une sortie (que ce soit le sac, l'adversaire, ou le vide...).
Puis viennent les exercices à deux - de loin, sans gants puis de près avec gants et protection dans la bouche. Les coups sont lents et retenus, pour apprendre les gestes qui défendront correctement. En défense, tout est proximité et économie: les poings touchant le visage pour amortir les coups, et pas les faire rebondir sur la mâchoire ou les joues, et des mouvements limités au maximum, afin de ne jamais baisser sa garde et être toujours en position pour frapper si une occasion se présente. Il suffit en effet de pas grand chose pour dévier un coup - mais pour cela, il faut le laisser venir au plus près des zones vulnérables. C'est une question d'exactitude, de rythme, et de concentration.
Le coach accompagne, conseille, répète inlassablement les consignes, à la fois simples et compliquées: coordonner le corps entier dans un seul geste qui devra durer moins d'une seconde pour être efficace lors d'un combat n'est pas une mince affaire. Alors on se place devant les miroirs, on regarde l'exemple, et on recopie, en corrigeant les maladresses une par une. Fléchir suffisamment, mais toujours rester à la même hauteur, se déplacer uniquement sur la pointe des pieds, mais ne pas sautiller, rester en appui sur la jambe arrière et se projeter en avant pour frapper, le dos doit être droit, les épaules baissées, menton touchant le sternum, visage protégé par les gants sans que le champ visuel soit complètement obstrué, coudes serrés pour protéger les coudes, poings parallèles au visage, pas devant, pieds écartés, celui en arrière légèrement incliné pour garantir un bon appui. Mettez-vous devant un miroir, faites tout cela et tentez de vous déplacer en gardant cette position. Je ne parle même pas d'attaquer ou de défendre.
Après vient la question des muscles et de l'agilité: la corde à sauter est une solution, mais pas un miracle. Là aussi, il faut des heures pour sauter le moins haut et le plus rapidement possible, sur n'importe quel pied, de n'importe quelle façon.
Après cinquante sauts d'affilée, les chevilles et les mollets crient grâce. Trente secondes de l'échauffement viennent de s'écouler, ce n'est que le début. Avant de commencer l'entraînement proprement dit, on travaille aussi sur les genoux et les hanches: fléchir et faire des U, des V et des O pour parer et attaquer ou simplement éviter un coup. On sautille, on détend les épaules, et le travail commence - tout le monde est déjà trempé de sueur, cela va sans dire. On écoute les consignes, on travaille au ralenti devant le miroir, puis on applique l'exercice, inlassablement le même geste, toujours quelque chose à corriger, la précision manque, on affine au fil des répétitions. Deux éléments sont revus et/ou appris par cours, pas plus. Les progrès semblent invisibles, voire inexistants, puis le coach passe, corrige le geste en une phrase ponctuée d'un calme "let me see" - on s'applique, on se lance et "great! that's it! good job, keep goin'". On a gagné le droit de continuer, encore et encore, jusqu'à la fin de l'heure. Soulagés d'avoir terminé, épuisés mais satisfaits, on enlève les gants - fin de l'enfer pour les mains - et on ôte lentement les bandages détrempés qui ont pris l'odeur de la transpiration et du cuir. Exclamations dégoûtées et sourires complices. Dans deux jours, il faudra recommencer, reprendre depuis le début, se rappeler et apprendre de nouvelles informations puis tout rassembler pendant les exercices - tant pis pour les courbatures.
 

mardi 20 septembre 2011

PREVIEW

A venir très prochainement: des écureuils en folie, des fleurs et des toiles d'araignée, des tuiles en bois et des fenêtres centenaires, des loukoums virtuels et autres récits de mes zépiques zaventures.

jeudi 15 septembre 2011

sans titre


Tellement de choses à partager et vous n'êtes pas .

samedi 10 septembre 2011

dimanche 4 septembre 2011

Il était temps!

Bon, j'ai misérablement délaissé cette plateforme pendant trop longtemps, il est temps de relever le niveau (en mode "oui, je peux gérer 50 000 choses à la fois"). 
Alors d'une, pour les musicos qui passeraient par là, vous allez (le remplaçant de Deezer - radio où l'on écoute de la musique gratuitement, pour les néoffittes*-, parce que ce dernier fait de la pub PENDANT les chansons, donc je boycotte parce que c'est des vendus) donc je disais vous allez au lien sus-précisé et vous tapez mon adresse e-mail (je vais pas la mettre comme ça ici, je suis pas débile, donc vous ouvrez vos petits carnets d'adresses pour la trouver) et vous tapez mon mot de passe: aelita (oui, niveau de sécurité zéro, mais j'ai un mot de passe différent pour chaque compte internet, donc ça ne vous avance pas à grand-chose de savoir celui-là héhéhé.) 
Vous pourrez donc avoir accès à mes playlists (que je vous prie de ne pas modifier) et vous pourrez aussi en créer des nouvelles (c'est là que ça m'intéresse :). Le deal: vous mettez la musique que vous voulez et vous nommez la playlist avec votre prénom et un mot qui définit plus ou moins la sélection musicale proposée. Comme ça, tout le monde en profite, et tout le monde est content. Celui qui modifie mon profil, change le mot de passe, met des blagues douteuses ou fait une playlist avec Britney Spears et Larusso sera passible d'une punition dont je n'ai pas encore défini le niveau de cruauté. 


Deuzio, comme j'ai misérablement délaissé ce blog, "voilà les news" (JEU: de qui est cette citation? répondez en postant un com'): 
J'ai bien fait ma rentrée à l'université, qui grouille de gens de toutes les couleurs, avec des profs très sympas et accueillants (ce qui est un peu la définition du Californien de base). Tic de language intéressant: au lieu du "bonjour" basique et ennuyeux balancé par le commerçant français mal léché moyen, ici, on dit "hey, how you doin'?" (Salut, comment ça va?), de temps en temps agrémenté "today" histoire de fidéliser le client en sous-entendant qu'on le voit souvent même si c'est pas vrai. Bref, toujours est-il que cette question appelle une réponse qui, si elle ne vient pas, provoque un silence très bizarre. J'ai testé. (oui mais je voulais savoir si c'était une question rhétorique ou pas. Eh ben c'est pas rhétorique, voilà.) Donc on répond avec un grand sourire "Fine/Good/Great! And you?" et voilà comment en quelques mots rendre les relations inter-personnelles vachement plus friendly et agréables. Ajoutez à cela qu'ils trouvent tout génial de toute manière, et d'un coup le quotidien est allégé de toute la mauvaise humeur ambiante qu'on trouve de temps en temps (pour ne pas dire souvent) en France. Je sais pas si des linguistes ont déjà travaillé sur la relation entre les expressions courantes et l'état d'esprit des gens qui ont grandi dans un même pays, mais il y a quelque chose à faire là-dessus. 
Heureusement, tout n'est pas rose au pays de Candi (hahahahablaguenulle). 

Quand on traverse la "rue principale" dans le campus, à l'entrée de la fac, on trouve environ une trentaine d'assos chrétiennes de toutes tendances (les chrétiens LGBT, les chrétiens sud-coréens, les chrétiens LGBT asiatiques -sans rire- les chrétiens anti-avortement, les chrétiens qui chantent à la gloire de Dieu -sans rire bis- les chrétiens pro-Obama, les chrétiens qui veulent tuer Obama...) qui harcèlent littéralement les étudiants qui ont le malheur de croiser leur regard en passant, façon pire que les types de la Croix Rouge ou Action contre la faim place de la Mairie à Rennes. (je soutiens totalement leur cause, mais juste, quand on dit non, c'est non, pas "vas-y culpabilise-moi en m'expliquant combien de personnes je tue en donnant pas deux euros"). Bref, ils sont tous très Bisounours mais ça fait UN PEU prosélytisme, quand même, hein (nos quatre filles voilées dans deux collèges paumés les ferait bien rire, mais je ne veux pas lancer de débat, je constate juste le fossé culturel entre la France et les Etats-Unis). 
Ca, c'était le premier jour, maintenant je passe plus par là, problème réglé. 


Sinon, j'ai commencé les cours, j'en ai trois pour ce semestre - et c'est bien suffisant, vous allez voir comme on rigole pas à Berkeley:
1. "American Novel": deux fois 1h.30 par semaine, le mardi et le jeudi.
Le prof est très drôle, jeune américain d'origine asiatique, il nous explique la naissance et l'évolution du roman américain en parallèle avec la naissance et l'évolution de la nation américaine. Cette semaine, on lit La lettre écarlate, de Nathaniel Hawthorne. Suivront Benito Cereno (Melville), Daisy Miller (James), Huckleberry Finn, Yekl (non c'est pas une blague, et je ne sais plus l'auteur), Sister Carrie, The Good Anna, Dark Princess (DuBois), The Day of the Locust (West), Pnin (Nabokov), China Men et enfin (!) A Mercy. Tout ça en treize semaines. Voualààààà... Heureusement, ce sont de très chouettes livres et c'est intéressant. 
2. "American Landscape": même volume horaire. 
Là c'est un prof beaucoup plus vieux (ma proprio l'a eu quand elle était étudiante en architecture) qui a un léger bégaiement, mais comme il le dit lui-même, il est content parce que maintenant, grâce au Discours du Roi, c'est à la mode. Lui aussi, c'est un comique. Il enseigne une matière un peu hybride qui consiste en l'étude de la formation du paysage américain (le bâti, les diverses modifications que les hommes apportent à leur territoire) afin de cerner comment les sociétés étaient organisées, à quelles contraintes elles ont dû faire face, pourquoi elles ont fait tels choix architecturaux et pas d'autres, comment elles impriment leur marque dans leur environnement... bref, tout un tas de facteurs qui permet de lire le paysage américain tel qu'il est aujourd'hui. C'est hautement intéressant, et après on comprend vraiment mieux l'organisation de l'espace - qui peut s'avérer un peu déroutante pour un Européen, parfois. 
3. Dernier cours: "State of the art film: 1963", trois heures par semaine.
Sous cet intitulé énigmatique se cache en fait un cours très formateur sur le cinéma dans en 1963 (et un peu avant et après). Deux films analysés par semaines, choisis pour moitié par le prof (Clark Gable avec des cheveux blancs, totalement en accord avec sa spécialité) et pour moitié d'après la liste des 10 meilleurs films de 1963 constituée par les Cahiers du cinéma à l'époque. Au programme sont donc Godard, Antonioni, Buñuel, Hitchcock, Jerry Lewis, Kurosawa, Misoguchi et pas mal d'autres. Plutôt sympa. Ca donne un rapport de deux pages à rendre chaque semaine et un devoir final de 20 pages, en plus d'un exposé d'une heure et demie sur un des films de la liste. Faisable, mais conséquent. 

*avant de passer à complètement autre chose, je précise: j'écris néoffitte comme je veux, parce que de toutes manières je ne sais pas comment ça s'écrit, voilà.

Voilà pour les cours, à part ça ma vie va bien, j'ai amadoué les chats de la maison en les soudoyant outrageusement avec du saumon, de la crème chantilly et des suppléments de boîte pour chat au fromage. Les deux affreux sont désormais dans ma poche. Enfin, façon de parler, parce que ma poche ne fait pas un mètre cube, et il faudrait bien ça pour les faire rentrer tous les deux dans une poche. D'ailleurs, j'ai des preuves de leurs dimensions monstrueuses (enfin, pour une des deux, l'autre est normale voire un peu déplumée). 


Je vous présente Piggy. Elle s'appelle Piggy parce qu'elle a les mêmes yeux très bleus de Piggy dans le Manège Enchanté (c'est-y pô meugnon). Elle pèse 140 kilos toute mouillée. Une brindille, vous disais-je. Elle aime la crème chantilly, mais pas le fromage blanc (c'est trop aigre, voyons), elle dis pas non à du poulet ou du saumon, et elle s'affale à mes pieds pour avoir des caresses en ronronnant la gueule ouverte, ce qui donne un son absolument immonde assez proche du ronflement de mon grand-père pendant sa sieste après-midinale.







La deuxième bête est moins gargantuesque: elle s'appelle Hangel (à prononcer Hennedjeul, avec le H), je soupçonne une origine allemande à ce prénom (car ma proprio est allemande à la base) mais sinon je sais pas trop pourquoi elle s'appelle comme ça. C'est le prototype du chat qui cache son jeu: elle se voile d'une indifférence à toute épreuve (elle refuse de manger du poulet, nan mais quelle arrogance!), détourne le regard quand on l'appelle ("mmmmnan! t'es pas assez bien pour moi, je t'ignore!") et s'applatit quand on tente une approche tactile ("m'touche pâââââs! tupuedégage."). T'façons j'm'en fous, Piggy a une fourrure d'ours polaire, ce qui la rapproche beaucoup d'une véritable peluche et la rend bien plus agréable au toucher. Indifférence donc, la plupart du temps. Et puis d'un coup, la bête balance un miaulement de chat affamé qui a une patte dans la tombe, se ramène dans la pièce et fixe tes yeux l'air de dire "espèce de sale ingrate, je vois bien que tu préfères Piggy et que tu me détestes. Je te hais mais t'es quand même obligée de t'occuper de moi parce que là j'ai faim et je sais pas utiliser un ouvre-boîte". Quelle sale bête calculatrice et méprisante, j'ai jamais vu ça. On dirait qu'elle fomente une vengence perpétuelle contre l'idiotie de la race humaine, c'est absolument effrayant. 
Ma proprio m'a d'ailleurs raconté à quel point Hangel est diabolique (hahahahablaguenulle2). Quelques années auparavant, le frère de l'ex de sa fille (c'est pas grave si vous suivez pas) venait de temps en temps à la maison. Il est borgne, et il a donc un oeil de verre, que l'on ne remarque qu'avec une attention soutenue, m'a assuré Renate (ma proprio). L'homme en question avait pour habitude d'importuner la pôôôvre Hangel en la prenant dans ses bras pour lui faire des câlins (elle ne supporte pas qu'on la prenne - ce chat est complètement psychotique). Figurez-vous que la bête avait repéré que son agresseur avait un champ de vision réduit grâce à l'instinct meurtrier qui lui est naturel. Qu'a-t-elle fait? Elle s'est vengée (et à plusieurs reprises) en grimpant sur le canapé avec autant de discrétion que Tom Cruise dans Mission Impossible (un nouvel opus va d'ailleurs bientôt sortir oui oui oui!), et ce du côté où le débile humanoïde qui avait l'impudence de la toucher ne pouvait la repérer. Ensuite, elle a progressé sans faire de bruit vers sa cible, puis l'a frappé d'un coup de patte à la tête. Le pauvre homme, surpris et complètement effaré, ne pouvait que se retourner pour voir la petite Hangel s'échapper furtivement et ricaner intérieurement. 
MAIS QUEL ANIMAL SE VENGE AINSI, SI CE N'EST LE DEMON INCARNE???

lundi 22 août 2011

Fun Facts -1-

Time for FUN FACTS!!! (Yey!!!)

FUN FACT # 1
L'Amérique est le pays du cookie, ça, on le savait. Sauf que là-bas, c'est pas assez de manger un cookie au beurre de cacahuète à 300 kcal par milligramme. Non, il faut en plus qu'ils en fassent des sandwiches en mettant de la glace entre deux cookies. Juré!

FUN FACT #2
  Dans les magasins, on range les légumes. Et en rangs d'oignons, s'il-vous-plaît.

FUN FACT #3
A l'exception de la nourriture, les taxes ne sont pas incluses dans les prix notifiés aux clients sur les étiquettes (grâce à une loi californienne dont je ne vois pas l'intérêt). Ainsi, l'Américain moyen est encouragé à ajouter 8,75% du prix de son achat à ce qui est indiqué. Merci la Californie.

FUN FACT #4
Aux passages piétons, ça fait du bruit quand il ne faut PAS passer. J'ai failli mourir au moins 3 fois. 

FUN FACT # 5
L'université de Berkeley (nommée aléatoirement Cal, UCB, et autres surnoms), c'est vachement grand. Exemple: en France, quand on nous envoie d'un bureau à l'autre pour un minable formulaire, il y a en moyenne deux escaliers et trois couloirs entre lesdits bureaux. A UCB, il faut compter au minimum 15 minutes de marche, dehors, entre deux bâtiments chacun de la taille d'un collège français dans lesquels aucun fichu architecte n'a pris la peine d'afficher un fichu plan.

Et quand je dis "fichu", j'euphémise.




L'homme de feu.


Imaginez un désert. Un désert de sable brûlant le jour, glacé la nuit. Des dunes à perte de vue. Des tempêtes de poussière empêchant tout animal non adapté à un tel environnement de voir quoi que ce soit et de respirer sans emplir ses poumons de sable fin. Imaginez ce paysage bicolore, rouge contre azur, scindé en deux par un horizon où aucune civilisation ne point.
Mettez 10 000 personnes au beau milieu de ce désert. 10 000 personnes avec camping-cars, vans, camionnettes, voitures, vélos, tentes, générateurs électriques, bidons d’essences, toilettes sèches et douches hypothétiques. Ces 10 000 personnes, venues du monde entier pour rester, pendant 10 jours, dans ce qui paraît un véritable enfer,  sont toutes liées à l’art, quelle que soit sa forme, son fond, ou sa pertinence. Ensemble, elles vont créer, installer, échanger, apprendre, admirer, rire, inventer, construire, exposer, animer, jouer, tout cela afin de générer la plus grande manifestation artistique des Etats-Unis : Burning Man.
Ce festival, m’a-t-on raconté, aurait commencé il y a déjà plusieurs années dans le jardin d’une maison de San Francisco où quelques illuminés avaient l’intention de faire quelques expériences, notamment d’ordre pyrotechnique. Etant donné le potentiel de risque comporté par une telle activité, les illuminés en question se sont alors décidés à trouver un lieu plus approprié pour mettre en œuvre leurs projets chaque année.
Aujourd’hui, Burning Man se passe dans le Nevada, fin août, et rassemble des milliers de gens dévoués à l’art, chacun à leur manière. Pas de rock-star, pas de grand acteur, pas de groupe phare, pas de sponsor, mais des artistes et des amateurs d’arts, tous réunis et animés par la même passion – et bien décidés à la perpétuer de la façon la plus personnelle possible, la plus ludique aussi.
J’ai eu la chance de rencontrer quelques-uns des acteurs de ce festival : certains ont déménagé à cause de Burning Man, afin de vivre dans des communautés d’artistes à plein-temps, et pas seulement pendant une semaine dans le désert. Tous passent des heures (et parfois l’année entière) à préparer soigneusement des concepts, des projets, des ateliers, des performances, à réunir le matériel nécessaire et confectionner les indispensables costumes qui donnent à Burning Man cet air un peu fou de monde alternatif, parallèle, animé par une énergie et une créativité infinies.
A titre d’exemple, voici un des projets que j’ai vu en cours de réalisation : une boîte en tissu blanc et armature de bois destiné à ceux qu’on nomme ici les « danseurs de feu », ceux qui pratiquent le maniement des bolas, ou pois*. Les danseurs se placent dans la boîte, munis de pois lumineux, de façon à ce que le public, à l’extérieur, voit des ombres chinoises et des boules de lumières.
Alors, le désert naturellement peu accueillant se transforme en gigantesque terrain de jeu pour les milliers de grands enfants qui le peuplent à la fin de chaque été. Je leur souhaite un magnifique festival.


*Les pois (prononcer « poille ») sont des balles (deux, une pour chaque main) attachées à un chaîne dont la longueur varie en fonction des figures que l’on veut réaliser notamment. Elles existent en de nombreuses versions (avec des LED, allongées par des rubans multicolores…), mais les plus impressionnantes sont celles que l’on enflamme pour jongler de nuit. A l’origine, c’est un objet traditionnel venant des Maoris, qui l’utilisent dans certaines danses rituelles.