vendredi 23 septembre 2011

Fight Club 2.0

Il est temps de vous dévoiler la vie secrète des rongeurs qui peuplent les environs de Russell Street. A cette fin, j'ai mis en place un dispositif diabolique pour les piéger et vous les expédier par courrier. Je rigole. Cela dit, si vous en voulez un, y a pas de problème, parce que ce ne sont pas les écureuils qui manquent à Berkeley.
Bref, il y a quelques jours, j'ai quand même mis au point un dispositif diabolique pour réussir à photographier les bêtes en question, pas très disposées à prendre la pause pour mon reportage exclusif.
J'ai donc passé une demi-heure de ridicule photographique total à traquer les écureuils se risquant sur la rambarde pour récupérer les cacahuètes que je dépose régulièrement (parce qu'en plus, je suis gentille avec eux). Le sac de deux kilos de cacahuètes (avec leur coque) est bientôt fini, il aura duré tout au plus trois semaines, sachant que seulement deux écureuils viennent faire leur réserve chez nous.
Donc, je disais, une demi-heure de ridicule photographique car ils esquivaient l'appareil plus qu'efficacement - je suis sûre qu'ils le faisaient exprès. Voilà donc une de mes premières photos réussies (après 10 bonnes minutes de flous et de gros plans vides et sans intérêt...)
Voilà, vous pouvez admirer le cadrage et la précision du zoom. 

Donc, j'ai eu une idée absolument géniale: puisqu'ils étaient trop rapides, il fallait les ralentir, et si possible au passage leur faire subir une expérience potentiellement drôle et stupide. Au lieu de déposer une poignée de cacahuètes sur la rambarde, j'ai donc mis la boîte entière:
Vous noterez que Piggy garde consciencieusement son territoire en roupillant comme c'est pas permis. La boîte de cacahuètes s'est révélée parfaite puisqu'elle est un peu trop profonde pour les écureuils, si bien qu'ils sont obligés de se pencher dangereusement dedans pour attraper quoique ce soit. La seconde demi-heure de prise de vues fut donc bien plus intéressante et absolument hilarante. En voici les meilleures perles:
Phase d'approche [musique de Mission Impossible]
Observation minutieuse du contenu et reniflage de l'ensemble. "Mais comment atteindre ce trésor?" Il a beau se pencher, il est pas assez grand, même si il est déjà costaud pour un écureuil.
Technique d'approche numéro un: le grand écart. Le jeu de jambes est primordial dans la réalisation de cette figure. Elle met en valeur l'aspect "pantalon bouffant" de la fourrure. Flatteuse pour la silhouette, elle nécessite cependant une grande souplesse.
Technique d'approche numéro 2: le grand plongeon. Plus franche, cette stratégie requiert un grand courage de la part de l'écureuil, qui est d'un naturel stressé et malvoyant, et qui évite donc de se mettre dans des positions où il est vulnérable. Typiquement, celle-ci. Mais évidemment, il y avait beaucoup de cacahuètes dans cette boîte.
Phase de grignotage non loin du butin pour le protéger de tout autre prédateur de cacahuète. Comme les oiseaux, les écureuils vivent dans les arbres. Donc ils se perchent. Eh oui, moi non plus je ne savais pas.
Ouf, c'est mieux sans la boîte.

Voilà les écureuils préparant l'automne. J'ai intitulé cet article Fight Club parce que les deux représentants de cette espèce que j'ai l'honneur de nourrir se battent sans relâche dès qu'ils se croisent sur la rambarde. Ça court, ça saute, ça grimpe à l'envers, ça envoie des volées de feuilles quand ça passe à travers un buisson... Pas très discret, mais très drôle, cela dit. Ils ne se font pas mal, leur chamailleries consistent principalement en des courses-poursuites épiques dignes de Fast and Furious croisé avec un spectacle du cirque du Soleil. Et ce très régulièrement. La vie sauvage en Californie, c'est pas facile tous les jours.

2 commentaires:

  1. Me voici arrivée ici par le biais de Camille ! et je ne le regrette pas! voilà un blog amusant, rempli d'infos et de sympathiques photos. N'empêche, la gourmandise fait prendre bien des risques ')

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  2. Je m'esclaffe toute seule devant mon pc ! Merci pour cette immersion dans la vie de nos amis les bêtes !

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