samedi 24 décembre 2011

Nonoël.

Derniers jours de décembre: San Francisco sous le soleil avec Tamara, les sapins côtoient les palmiers et la neige n'est qu'artificielle, puisque le soleil répond présent dès 8 heures tous les matins dans un ciel la plupart du temps d'un bleu californien. Le soir, une lueur orangée frappe les collines et illumine les maisons en bois, alors que les voisins allument religieusement les guirlandes qui ornent jusqu'au plus petit buisson. Les Santa Claus grimpent sur les cheminées en compagnie de Rodolphe et de divers bonhommes de neige depuis déjà bien longtemps, mais c'étaient les grandes chaînes de magasins qui avaient lancé l'assaut de la promo de Noël dès le lendemain de Halloween.
Ce soir, on a déjà ouvert les cadeaux en France. Comme d'habitude, les Californiens prennent leur temps, et il n'est que onze heures. Le réveillon s'est doucement installé après un jour qui rappelle un automne doux et ensoleillé en Bretagne. Le sentiment de Noël n'y est pas, il fait trop beau. Mais le froid s'insinue avec la nuit tombante, et bientôt on ne voit plus que les lumières aux fenêtres, dans les jardins, dans les rues. Même le chien sait qu'il se passe quelque chose, il ne tient pas en place.
Susie a préparé la table pour le repas de demain, rôti de 7 kilos à l'appui. Il est l'heure du film de Noël: on mange devant Love Actually, et on rit une énième fois devant la chorégraphie de Hugh Grant.
Il est tard, on se dépêche pour ne pas manquer la messe à l'église épiscopalienne du voisinage. Par curiosité, et pour passer un vrai Noël américain, Tamara et moi accompagnons Susie à neuf heures du soir dans cette petite église de bois très chaleureuse. Elle est presque remplie. Une petite formation orchestrale complète le choeur, qui se met à chanter des chansons traditionnelles médiévales pour la plupart, en allemand pour certaines ("O Tannenbaum", par exemple -- "Mon beau sapin"). L'assemblée est invitée à chanter quelques airs et hymnes. Puis le pasteur fait son sermon: il évoque les dessins animés qu'il regardait étant petit et qui annonçaient Noël, rappelle que dans Charlie Brown, les personnages lisent des passages de Luc. Puis il raconte quelques scènes de Maman, j'ai raté l'avion: on pourrait difficilement faire plus américain, et plus californien, surtout. Il en vient à la notion clé de ce soir: l'important est de se rassembler, que l'on soit grenouille de bénitiers ou chrétien sporadique (sic).
Retour à la maison, mais avant, détour en voiture par les plus belles maisons de Berkeley: on dirait des manoirs, elles sont immenses, ont au moins 15 pièces d'une taille bien supérieures aux demeures victoriennes moyennes. Toutes sont décorées. L'une a un sapin à chaque fenêtre. Les jardins sont manucurés. Parmi ces maisons, celle de la fille de François Truffaut, Laura. Une petite fenêtre à l'étage comporte des barreaux: peut-être y conserve-t-elle précieusement l'héritage de son père, à savoir la collection complète de ses films sur pellicule.
A la maison, le chien nous attend. Deux des enfants de Susie arrivent, les cadeaux sont autour du sapin illuminé, les chaussettes sont remplies de douceries, on va ouvrir les cadeaux. Joyeux Noël!

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