dimanche 4 septembre 2011

Il était temps!

Bon, j'ai misérablement délaissé cette plateforme pendant trop longtemps, il est temps de relever le niveau (en mode "oui, je peux gérer 50 000 choses à la fois"). 
Alors d'une, pour les musicos qui passeraient par là, vous allez (le remplaçant de Deezer - radio où l'on écoute de la musique gratuitement, pour les néoffittes*-, parce que ce dernier fait de la pub PENDANT les chansons, donc je boycotte parce que c'est des vendus) donc je disais vous allez au lien sus-précisé et vous tapez mon adresse e-mail (je vais pas la mettre comme ça ici, je suis pas débile, donc vous ouvrez vos petits carnets d'adresses pour la trouver) et vous tapez mon mot de passe: aelita (oui, niveau de sécurité zéro, mais j'ai un mot de passe différent pour chaque compte internet, donc ça ne vous avance pas à grand-chose de savoir celui-là héhéhé.) 
Vous pourrez donc avoir accès à mes playlists (que je vous prie de ne pas modifier) et vous pourrez aussi en créer des nouvelles (c'est là que ça m'intéresse :). Le deal: vous mettez la musique que vous voulez et vous nommez la playlist avec votre prénom et un mot qui définit plus ou moins la sélection musicale proposée. Comme ça, tout le monde en profite, et tout le monde est content. Celui qui modifie mon profil, change le mot de passe, met des blagues douteuses ou fait une playlist avec Britney Spears et Larusso sera passible d'une punition dont je n'ai pas encore défini le niveau de cruauté. 


Deuzio, comme j'ai misérablement délaissé ce blog, "voilà les news" (JEU: de qui est cette citation? répondez en postant un com'): 
J'ai bien fait ma rentrée à l'université, qui grouille de gens de toutes les couleurs, avec des profs très sympas et accueillants (ce qui est un peu la définition du Californien de base). Tic de language intéressant: au lieu du "bonjour" basique et ennuyeux balancé par le commerçant français mal léché moyen, ici, on dit "hey, how you doin'?" (Salut, comment ça va?), de temps en temps agrémenté "today" histoire de fidéliser le client en sous-entendant qu'on le voit souvent même si c'est pas vrai. Bref, toujours est-il que cette question appelle une réponse qui, si elle ne vient pas, provoque un silence très bizarre. J'ai testé. (oui mais je voulais savoir si c'était une question rhétorique ou pas. Eh ben c'est pas rhétorique, voilà.) Donc on répond avec un grand sourire "Fine/Good/Great! And you?" et voilà comment en quelques mots rendre les relations inter-personnelles vachement plus friendly et agréables. Ajoutez à cela qu'ils trouvent tout génial de toute manière, et d'un coup le quotidien est allégé de toute la mauvaise humeur ambiante qu'on trouve de temps en temps (pour ne pas dire souvent) en France. Je sais pas si des linguistes ont déjà travaillé sur la relation entre les expressions courantes et l'état d'esprit des gens qui ont grandi dans un même pays, mais il y a quelque chose à faire là-dessus. 
Heureusement, tout n'est pas rose au pays de Candi (hahahahablaguenulle). 

Quand on traverse la "rue principale" dans le campus, à l'entrée de la fac, on trouve environ une trentaine d'assos chrétiennes de toutes tendances (les chrétiens LGBT, les chrétiens sud-coréens, les chrétiens LGBT asiatiques -sans rire- les chrétiens anti-avortement, les chrétiens qui chantent à la gloire de Dieu -sans rire bis- les chrétiens pro-Obama, les chrétiens qui veulent tuer Obama...) qui harcèlent littéralement les étudiants qui ont le malheur de croiser leur regard en passant, façon pire que les types de la Croix Rouge ou Action contre la faim place de la Mairie à Rennes. (je soutiens totalement leur cause, mais juste, quand on dit non, c'est non, pas "vas-y culpabilise-moi en m'expliquant combien de personnes je tue en donnant pas deux euros"). Bref, ils sont tous très Bisounours mais ça fait UN PEU prosélytisme, quand même, hein (nos quatre filles voilées dans deux collèges paumés les ferait bien rire, mais je ne veux pas lancer de débat, je constate juste le fossé culturel entre la France et les Etats-Unis). 
Ca, c'était le premier jour, maintenant je passe plus par là, problème réglé. 


Sinon, j'ai commencé les cours, j'en ai trois pour ce semestre - et c'est bien suffisant, vous allez voir comme on rigole pas à Berkeley:
1. "American Novel": deux fois 1h.30 par semaine, le mardi et le jeudi.
Le prof est très drôle, jeune américain d'origine asiatique, il nous explique la naissance et l'évolution du roman américain en parallèle avec la naissance et l'évolution de la nation américaine. Cette semaine, on lit La lettre écarlate, de Nathaniel Hawthorne. Suivront Benito Cereno (Melville), Daisy Miller (James), Huckleberry Finn, Yekl (non c'est pas une blague, et je ne sais plus l'auteur), Sister Carrie, The Good Anna, Dark Princess (DuBois), The Day of the Locust (West), Pnin (Nabokov), China Men et enfin (!) A Mercy. Tout ça en treize semaines. Voualààààà... Heureusement, ce sont de très chouettes livres et c'est intéressant. 
2. "American Landscape": même volume horaire. 
Là c'est un prof beaucoup plus vieux (ma proprio l'a eu quand elle était étudiante en architecture) qui a un léger bégaiement, mais comme il le dit lui-même, il est content parce que maintenant, grâce au Discours du Roi, c'est à la mode. Lui aussi, c'est un comique. Il enseigne une matière un peu hybride qui consiste en l'étude de la formation du paysage américain (le bâti, les diverses modifications que les hommes apportent à leur territoire) afin de cerner comment les sociétés étaient organisées, à quelles contraintes elles ont dû faire face, pourquoi elles ont fait tels choix architecturaux et pas d'autres, comment elles impriment leur marque dans leur environnement... bref, tout un tas de facteurs qui permet de lire le paysage américain tel qu'il est aujourd'hui. C'est hautement intéressant, et après on comprend vraiment mieux l'organisation de l'espace - qui peut s'avérer un peu déroutante pour un Européen, parfois. 
3. Dernier cours: "State of the art film: 1963", trois heures par semaine.
Sous cet intitulé énigmatique se cache en fait un cours très formateur sur le cinéma dans en 1963 (et un peu avant et après). Deux films analysés par semaines, choisis pour moitié par le prof (Clark Gable avec des cheveux blancs, totalement en accord avec sa spécialité) et pour moitié d'après la liste des 10 meilleurs films de 1963 constituée par les Cahiers du cinéma à l'époque. Au programme sont donc Godard, Antonioni, Buñuel, Hitchcock, Jerry Lewis, Kurosawa, Misoguchi et pas mal d'autres. Plutôt sympa. Ca donne un rapport de deux pages à rendre chaque semaine et un devoir final de 20 pages, en plus d'un exposé d'une heure et demie sur un des films de la liste. Faisable, mais conséquent. 

*avant de passer à complètement autre chose, je précise: j'écris néoffitte comme je veux, parce que de toutes manières je ne sais pas comment ça s'écrit, voilà.

Voilà pour les cours, à part ça ma vie va bien, j'ai amadoué les chats de la maison en les soudoyant outrageusement avec du saumon, de la crème chantilly et des suppléments de boîte pour chat au fromage. Les deux affreux sont désormais dans ma poche. Enfin, façon de parler, parce que ma poche ne fait pas un mètre cube, et il faudrait bien ça pour les faire rentrer tous les deux dans une poche. D'ailleurs, j'ai des preuves de leurs dimensions monstrueuses (enfin, pour une des deux, l'autre est normale voire un peu déplumée). 


Je vous présente Piggy. Elle s'appelle Piggy parce qu'elle a les mêmes yeux très bleus de Piggy dans le Manège Enchanté (c'est-y pô meugnon). Elle pèse 140 kilos toute mouillée. Une brindille, vous disais-je. Elle aime la crème chantilly, mais pas le fromage blanc (c'est trop aigre, voyons), elle dis pas non à du poulet ou du saumon, et elle s'affale à mes pieds pour avoir des caresses en ronronnant la gueule ouverte, ce qui donne un son absolument immonde assez proche du ronflement de mon grand-père pendant sa sieste après-midinale.







La deuxième bête est moins gargantuesque: elle s'appelle Hangel (à prononcer Hennedjeul, avec le H), je soupçonne une origine allemande à ce prénom (car ma proprio est allemande à la base) mais sinon je sais pas trop pourquoi elle s'appelle comme ça. C'est le prototype du chat qui cache son jeu: elle se voile d'une indifférence à toute épreuve (elle refuse de manger du poulet, nan mais quelle arrogance!), détourne le regard quand on l'appelle ("mmmmnan! t'es pas assez bien pour moi, je t'ignore!") et s'applatit quand on tente une approche tactile ("m'touche pâââââs! tupuedégage."). T'façons j'm'en fous, Piggy a une fourrure d'ours polaire, ce qui la rapproche beaucoup d'une véritable peluche et la rend bien plus agréable au toucher. Indifférence donc, la plupart du temps. Et puis d'un coup, la bête balance un miaulement de chat affamé qui a une patte dans la tombe, se ramène dans la pièce et fixe tes yeux l'air de dire "espèce de sale ingrate, je vois bien que tu préfères Piggy et que tu me détestes. Je te hais mais t'es quand même obligée de t'occuper de moi parce que là j'ai faim et je sais pas utiliser un ouvre-boîte". Quelle sale bête calculatrice et méprisante, j'ai jamais vu ça. On dirait qu'elle fomente une vengence perpétuelle contre l'idiotie de la race humaine, c'est absolument effrayant. 
Ma proprio m'a d'ailleurs raconté à quel point Hangel est diabolique (hahahahablaguenulle2). Quelques années auparavant, le frère de l'ex de sa fille (c'est pas grave si vous suivez pas) venait de temps en temps à la maison. Il est borgne, et il a donc un oeil de verre, que l'on ne remarque qu'avec une attention soutenue, m'a assuré Renate (ma proprio). L'homme en question avait pour habitude d'importuner la pôôôvre Hangel en la prenant dans ses bras pour lui faire des câlins (elle ne supporte pas qu'on la prenne - ce chat est complètement psychotique). Figurez-vous que la bête avait repéré que son agresseur avait un champ de vision réduit grâce à l'instinct meurtrier qui lui est naturel. Qu'a-t-elle fait? Elle s'est vengée (et à plusieurs reprises) en grimpant sur le canapé avec autant de discrétion que Tom Cruise dans Mission Impossible (un nouvel opus va d'ailleurs bientôt sortir oui oui oui!), et ce du côté où le débile humanoïde qui avait l'impudence de la toucher ne pouvait la repérer. Ensuite, elle a progressé sans faire de bruit vers sa cible, puis l'a frappé d'un coup de patte à la tête. Le pauvre homme, surpris et complètement effaré, ne pouvait que se retourner pour voir la petite Hangel s'échapper furtivement et ricaner intérieurement. 
MAIS QUEL ANIMAL SE VENGE AINSI, SI CE N'EST LE DEMON INCARNE???

2 commentaires:

  1. Alors, pour le "hey, how are you doing?", c'est pareil à NY, mais version rhétorique, ce qui fait que quand je ne suis pas d'humeur à répondre, bah tout le monde s'en fout. Ce qui me laisse dans ma mauvaise humeur de vile Breto-Parisienne mal embouchée.
    Sinon, merci de me faire voyager et rêver, je bave littéralement devant le contenu de tes cours...! (beaucoup moins à l'idée de me faire haranguer par des cathos intégristes, cela dit)
    Enfin, quant aux pouvoirs félins, j'ignore si tu connais les bouquins de Lilian Jackson Braun, mais ils seront aptes à te renseigner sur la question (on sait jamais, des fois que tu manquerais de lecture, mouhahaha), en particulier "The cat who had 14 tales". Sur ce, profite bien et à bientôt dans ce monde virtuel!

    RépondreSupprimer
  2. "hey, how are you doing?"
    Joeeeeee

    RépondreSupprimer