mardi 22 mai 2012

réponse au petit rien.

suite de mon message envoyé au jeune électeur FN et blogueur.
Ca ne s'est pas fait attendre, et comme je le craignais, monsieur monte un peu sur ses grands chevaux.
Alors visiblement, ça ne sert à rien de discuter avec les gens racistes, parce qu'ils s'enferment dans leur pensée et ne veulent pas qu'on les sorte de leur coquille.

Je cite:
"Je n'ai aucune haine de l'immigré, j'ai de la colère pour ceux qui sont responsables de cette situation et qui l'aggravent, c'est tout. Je pense qu'il est inutile que l'on discute plus, déjà "racisme" et "sexisme" sont des mots pièges, mon univers n'est pas celui-là, nous voguons dans des systèmes de valeurs trop éloignés, je ne suis plus du tout dans cette matrice d'idées modernes. Lis Nietzsche si tu en as envie, et comprends-le si tu le peux. Bonne route."

S'il n'est pas dans cette matrice d'idées modernes, je ne vois pas où il est, à part dans le passé, même s'il se croit sûrement très très avancé par rapport à tout le monde, en témoigne la certaine arrogance exaltée par l'avant-dernière phrase. Système, valeurs, matrice, univers... esprit, es-tu là? Personnellement, je vogue sur la Terre, généralement dans des coins vulgairement dénommés Bretagne ou Lyon. Bon en ce moment, c'est vrai que ça change un peu, mais bon la plupart du temps je fais peu de cas des galaxies quand je parle de haine de l'Autre. Question de point de vue, je suppose.

Concernant la philosophie, s'il avait su qu'il parlait à une normalienne, il m'aurait servi un tout autre discours ( sur l'élite, comment je peux comprendre la vie, d'abord, tellement je suis privilégiée, blablabla*ennuiprofond*).
Il m'aurait alors été difficile de lui dire à quel point je n'ai jamais posé les doigts sur un ouvrage de Nietzsche, parce que je ne pige généralement pas grand chose à la philosophie. Mais je sais une chose, c'est que beaucoup de gens le lisent, et trop le lisent mal. Je sais aussi qu'avec l'humour qu'il avait, il peut pas être si pessimiste qu'il en a l'air. Et je sais aussi que les gens qui ne lisent qu'un seul livre sont à craindre.
Alors non, j'ai pas lu Nietzsche, et très franchement, il n'est pas sur ma liste de lecture, mais par contre j'ai papillonné autour de Platon, Epicure, Rousseau, Hobbes, Kant, Heidegger, Sartre, Beauvoir, Hegel, Wittgenstein, Alain, Foucault, Adorno, Barthes, Derrida et bien d'autres. J'en ai détesté certains, mais j'en ai aimé beaucoup (alors par contre, hein, Descartes peut aller se faire voir, celui-là non, je refuse) même si parfois c'était parce qu'ils m'aidaient à faire ma sieste (je me souviens encore de "Qu'est-ce que les Lumières?" de Kant - la meilleure sieste de ma vie).

Bref, tout ça pour dire, je ne vois vraiment pas ce que Nietzsche vient faire là-dedans, et je doute fort qu'il soit plus qu'un prétexte, un vague argument d'autorité pour justifier cette nouvelle rébellion qu'est le vote FN.
Non coco, désolée, je vais pas lire Nietzsche pour te faire plaisir, parce que j'en tirerais des conclusions certainement différentes des tiennes et que même après tout cela tu trouverais encore le moyen de me dire combien tu détestes les gens. Quant à préciser que tu hais ceux qui rendent la situation plus grave, hypothèse 1 - tu n'es qu'un banal hypocrite ; hypothèse 2 - tu n'es pas celui qui étale sa haine du basané qui n'a rien fait d'autre que de vivre au coin de la rue sur des pages et des pages de blog.


Conclusion: je ne perds pas espoir de sauver des gens comme toi, mais tu m'as rappelé combien le sophisme était épuisant. Ce qui m'incite à renouveler mon admiration pour des journalistes tel-le-s que Caroline Fourest, ou Audrey Pulvar. Et des comiques comme Sophia Aram ou Stéphane Guillon. La lutte continue.

1 commentaire:

  1. Comment constater que la naïveté ne peut jamais fonder une politique ?
    En tentant de la mettre en jeu.
    Tu ne parviendras jamais à casser la mauvaise foi d'un crétin : c'est sa base idéologique.

    K.N.

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